Procédure de destitution de Donald Trump : La Maison blanche qualifie l’enquête d’anticonstitutionnelle
WASHINGTON (Reuters) – La Maison blanche a dénoncé mardi l’enquête lancée par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, dans le cadre de la procédure de destitution (« impeachment ») entamée contre Donald Trump qu’elle a qualifiée d’anticonstitutionnelle.
La présidence américaine a indiqué qu’elle ne coopérerait pas avec l’enquête selon elle « illégitime » menée par trois commissions de la Chambre des représentants, sauf si cette dernière organise un vote sur une éventuelle mise en accusation de Donald Trump.
Cette annonce intervient après que le département d’Etat a interdit dans la journée à Gordon Sondland, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne, de témoigner dans le cadre de cette enquête parlementaire.
Une lettre de huit pages, signée par l’avocat de la Maison blanche Pat Cipollone, a été adressée à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ainsi qu’aux présidents démocrates des trois commissions de la Chambre menant l’enquête (Renseignement, Surveillance, Affaires étrangères).
Cette enquête a été ouverte après qu’un membre des services du renseignement américain a lancé l’alerte sur une conversation téléphonique en juillet dernier entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodomir Zelenski, accusant le président républicain d’avoir fait pression pour que Kiev enquête sur Joe Biden, favori de la course à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de novembre 2020.
Dans la lettre transmise aux démocrates, la Maison blanche souligne que les trois autres enquêtes pour destitution dans l’histoire des Etats-Unis – visant Andrew Johnson, Richard Nixon et Bill Clinton – ont été menées sur un vote de la Chambre.
Un haut représentant de l’administration Trump, s’exprimant au moment de la publication de la lettre, a déclaré que la manoeuvre des démocrates était « sans précédent dans l’histoire de notre nation ».
Donald Trump a été privé de ses droits fondamentaux dans le cadre de cette procédure, comme la possibilité d’interroger des témoins, de recevoir la retranscription de témoignages ou d’avoir accès à des preuves, est-il écrit dans la lettre.
« Tout cela viole la Constitution », dit la Maison blanche dans le document.
La lettre estime qu’il s’agit d’une manoeuvre politique destinée à influencer l’élection présidentielle de l’an prochain, ce que les démocrates rejettent.
(Steve Holland; Jean Terzian pour le service français)