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Niger: La junte révoque des accords de coopération militaire avec la France qui « prend note »

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par Boureima Balima et Felix Onuah

NIAMEY (Reuters) – La France a « pris note » vendredi de la décision de la junte au pouvoir au Niger de révoquer différents accords de coopération militaire avec la France, une décision à même de redessiner complètement les contours de la lutte contre les groupes insurgés dans la région du Sahel.

Un décret annonçant la fin de différents accords militaires avec Paris a été lu à la télévision publique jeudi soir par Amadou Abdramane, un représentant de la junte nigérienne.

En réaction, Paris a appelé de nouveau « au rétablissement des institutions démocratiques au Niger », les seules « autorités nigériennes légitimes » reconnues par la France.

« La France rappelle que le cadre juridique de sa coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords qui ont été conclus avec les autorités nigériennes légitimes », indique le Quai d’Orsay.

Comme au Mali et au Burkina Faso, deux pays voisins théâtres d’un putsch au cours des deux dernières années, le coup d’Etat mené par l’armée nigérienne pour déposséder le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum du pouvoir est intervenue sur fond de ressentiment à l’égard de la France, ancienne puissance coloniale accusée par certains locaux d’interférer dans les affaires du pays.

La France compte entre 1.000 et 1.500 soldats stationnés au Niger afin de contribuer à la lutte contre les groupes insurgés liés à Al Qaïda et au groupe Etat islamique qui mènent des attaques à travers le Sahel, en Afrique de l’Ouest.

La France a rappelé dans la journée, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, qu’elle restait attachée au rétablissement de la démocratie au Niger.

Catherine Colonna a ajouté sur le réseau social X, anciennement Twitter, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain Antony Blinken, que Paris soutenait le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum.

A l’instar de partenaires régionaux et occidentaux du Niger, la France a pris des sanctions contre Niamey à la suite du coup d’Etat militaire, avec l’objectif de contraindre la junte à rétablir l’ordre démocratique.

Mais le chef de la junte, Abdourahamane Tiani, qui était à la tête de la garde présidentielle de Mohamed Bazoum, a assuré qu’il ne céderait pas aux pressions.

Signe supplémentaire de la défiance locale à l’égard de la France, les autorités nigériennes ont suspendu plus tôt dans la journée la diffusion de France 24 et de Radio France Internationale (RFI) dans le pays, une décision condamnée par le Quai d’Orsay.

La situation rappelle celle au Mali et au Burkina Faso à l’issue des coups d’Etat, les deux pays ayant ordonné le départ des troupes françaises, depuis lors déployées pour la plupart au Niger.

(Reportage Boureima Balima, Abdel-Kader Mazou, Bate Felix à Dakar; version française Jean Terzian et Zhifan Liu, édité par Tangi Salaün)

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