Santé/Cameroun : Un chèque en or pour redynamiser la santé dans le Septentrion
Un an avant la clôture du projet baptisé « Chèque-Santé » le Ministre de la Santé Publique en compagnies des partenaires au développement font le bilan.
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Le cercle municipal de Maroua a abrité le mardi, 12 Juillet 2022 la réunion semestrielle d’évaluation du programme « Chèque-Santé ». C’était en présence du Maire de la ville de Maroua, qui a d’ailleurs dit toute sa sincère gratitude au gouvernement pour le regard préoccupant et l’intérêt portés sur la situation sanitaire des populations de sa région. Selon l’élu local, les réalisations gouvernementales notamment dans le domaine de la santé, font le bonheur de ses administrés.
Pendant les travaux proprement-dits, il a été majoritairement question d’examiner tout ce qui a été réalisé pendant le premier semestre 2022, mais également de planifier minutieusement les activités de clôture du Programme Conjoint Minsanté (ministère de la santé publique) avec l’AFD (agence française de développement) et le KFW (Fond investissements allemand).
Points saillants d’évaluation
Dans un certain ordre, il s’agit précisément de l’identification du patrimoine du programme, de la régularisation de toutes les situations financières non-clarifiées dans les formations sanitaires (FOSA) et les Antennes de gestion du « Chèque-Santé » avec les Fonds Régionaux de Promotion de la Santé (FRPS). Le recouvrement et le reversement des fonds issus de la vente de ces chèques-santé. Enfin de répondre à tous les suspends résultants des observations des auditeurs de l’ensemble des exercices vaincus par le programme. Pour permettre une reprise en main effective de ce programme par les structures du MINSANTE, à différents niveaux de la pyramide sanitaire, la mise en œuvre du processus de capitalisation planifié et financé par le Plan de Travail Annuel Budgétisé (PTAB 2022 – 2023) du Programme Conjoint, doit s’accélérer.
Retour sur le projet Chèque-Santé
Le « Chèque-Santé » est un mécanisme de prépaiement, assurantiel, mutualiste et subventionné à 90%, qui permet d’améliorer l’accessibilité financière aux soins obstétricaux et néonataux de qualité. C’est une réponse du Gouvernement camerounais à la forte mortalité maternelle et infanto-juvénile, mise en lumière par les résultats de l’Enquête Démographique de Santé (EDS 2011). En effet la mortalité maternelle du pays est de 782 décès pour 100 000 naissances vivantes en cette année 2011. Ce qui représente près de 5000 femmes qui meurent chaque année en donnant la vie. Les données, en ce qui concerne les bébés et les enfants, ne sont guère plus reluisantes.
De façon pratique, la femme enceinte qui souscrit au programme « Chèque-Santé » à 6 000 F CFA, s’assure un suivi de sa grossesse, de son accouchement faut-il simple ou compliqué incluant une césarienne. Un accompagnement offert gratuitement le cas échéant, dans les FOSA accréditées.
Des chiffres encourageant du « Chèque-Santé »
Ce projet a déjà été mis en route dans 81 FOSA réparties sur une vingtaine de districts de santé dans toutes les trois régions du septentrion. Sur les 57 districts de santé du septentrion, 52 disposent de FOSA accréditées « Chèque-Santé », et du mois de juin 2015 à mars 2022, le dispositif a vendu 383 522 chèques santé, et accompagné 276 187 à l’accouchement dont 9 547 césariennes. Plus de 219 296 grossesses ont bénéficié de l’échographie. Parallèlement, le mécanisme « Chèque-Santé » a renforcé le système de santé de manière globale avec l’acquisition de petits équipements et la réhabilitation de certains bâtiments, la prise en charge financière du système de référence-contre référence pour 7115 femmes seulement pour l’année 2021 et la transformation des accoucheuses traditionnelles en matrones de référence, et qui ont suivi et accompagné jusqu’à l’accouchement, 26 300 femmes enceintes, dans les FOSA. C’est donc un vaste programme qui est ainsi mis à contribution pour l’amélioration de la couverture sanitaire des populations du Grand Nord et de leurs conditions de vie. La mise en place de la Couverture Santé Universelle reste donc un effort de tous les instants du Chef de l’Etat et de son gouvernement.
Pour rassurer les différents acteurs, M le Ministre Manaouda Malachie a tenu à dire son engagement aux côtés de son collègue en charge des Finances et celui de tous ses collaborateurs pour une gestion diligente des « importants retards intervenus dans le paiement des factures présentées par les FOSA. Des retards qui entrainent de sérieux dysfonctionnements dans le management desdites structures, et qui mettent en péril tout le dispositif. » Dans le même ordre d’idées, les Conventions MINSANTE – FRPS seront examinées et signées par les deux parties, bien évidemment après avis des PTF, pour faciliter un assainissement de l’environnement institutionnel, financier et des ressources humaines, dans le partenariat FRPS – Minsanté. Le MINSANTE a également recommandé une accélération de l’implémentation de l’usage du logiciel « Open Imis », dans sa phase pilote et du passage à la phase d’application, avant la dernière date limite des fonds C2D du Programme Conjoint.
Thierry EDJEGUE
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