Au Cameroun, Maurice Kamto menace le président Paul Biya
L’exemple malien aidant, l’opposant Maurice Kamto a tenu un point de presse pour demander au peuple camerounais de se tenir prêt. Affichant ainsi son intention de faire partir le président Paul Biya par la force…
Cela va finir par devenir un rituel. Car une fois de plus, l’opposant camerounais Maurice Kamto a pris la parole pour monter au créneau, et pour menacer nommément le président Paul Biya d’exécuter certains préalables, sous peine de manifestations géantes pouvant aboutir au départ de l’actuel homme fort de Yaoundé.
Déjà en février dernier, Maurice Kamto avait expressément boycotté les scrutins législatifs et municipaux, arguant que le Code électoral actuel n’était pas conforme dans sa forme, et qu’il vise surtout à perpétuer l’obésité parlementaire du RDPC (rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir) au sein de notre Chambre basse. Par ailleurs, le leader du MRC (mouvement pour la renaissance du Cameroun, ndlr) avait également sommé les instances dirigeantes de faire cesser la guerre fratricide qui perdure depuis trois ans au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, et qui a déjà causé des centaines de milliers de déplacés.
On a remarqué que lors de chacune de ces sorties, Kamto n’a jamais eu une réponse directe du président Paul Biya. Par contre, à chaque déclaration « provocatrice » il y a toujours eu des réactions gouvernementales qui proviennent de Grégoire Owona, de Paul Atanga Nji ou encore du Pr. Jacques Fame Ndongo. Cela s’est encore vérifié le 3 avril dernier lorsque, dans une longue prise de parole, Maurice Kamto avait sommé le président Paul Biya de « prouver qu’il est vivant », faute de quoi il constaterait la vacance du pouvoir et exigerait des institutions les démarches prévues en cas de transition.
Pour le cas actuel, le président du MRC a adressé une conférence de presse le lundi 24 août, et dans laquelle il déclare clairement vouloir chasser le président Paul Biya par la force, si celui-ci s’entêtait à vouloir organiser les élections régionales sans une fois de plus tenir compte de ses réclamations : « Organiser des élections régionales ou toute autre élection politique dans ces conditions ne serait rien moins qu’un mépris supplémentaire des préoccupations constantes des Camerounais et des suggestions réitérées des partenaires internationaux de notre pays. Aussi, j’annonce que toute convocation du corps électoral par le gouvernement illégal et illégitime de Yaoundé, avant la prise en compte et une mise en application effective des deux exigences rappelées ci-dessus, emportera AUTOMATIQUEMENT le lancement d’une gigantesque campagne nationale d’APPEL AU DÉPART PUR ET SIMPLE DE M. PAUL BIYA DU POUVOIR, sans qu’il y ait besoin d’attendre une nouvelle communication à cet égard. »
Rappelons que l’opposant Maurice Kamto n’a jamais reconnu la victoire du président Paul Biya lors des élections présidentielles du 7 octobre 2018, et qu’il considère qu’il s’agit là d’une victoire volée. Les militants du MRC le surnomment d’ailleurs le « président élu », et ils qualifient la décision de la Cour constitutionnelle de « hold-up électoral ».
C’est sans doute à ces partisans que Maurice Kamto a demandé de se tenir prêts, car l’heure du changement est arrivée, a-t-il ajouté.
Un changement qui serait inspiré du mouvement populaire qui vient de renverser l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Kéita ? Nous n’avons que les prochaines semaines pour obtenir une réponse…
Ecclésiaste Deudjui
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