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La crise libyenne au cœur de la visite d’Al-Serraj en Algérie

Le chef du gouvernement libyen d’union nationale, Fayez Al-Serraj, a bouclé lundi une courte visite en Algérie au cours de laquelle il s’est entretenu avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
A l’issue de leur entretien, les deux hommes n’ont fait aucune déclaration aux médias.
Le Premier ministre libyen a été à la tête d’une délégation de haut niveau, dont le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Taher Siala, et le ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha.
Al-Serraj a eu des entretiens privés avec Tebboune, puis les discussions ont été étendues aux membres des deux délégations, dont le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et son homologue libyen Mohamed Taher Siala, en plus du ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud et de son homologue libyen, Fathi Bachagha.
« L’échange de vues sur l’aggravation de la situation en Libye et la recherche des voies et moyens à même de permettre de dépasser cette conjoncture difficile » ont été le thème principal de ces entretiens.
Des observateurs ont estimé que Al-Serraj et Tebboune auraient discuté de la possibilité de réactiver l’accord de sécurité liant les deux nations, pour ouvrir la voie à un approfondissement de la coopération bilatérale en matière de sécurité, alors que le gouvernement de Tripoli devait renforcer son immunité en matière de sécurité pour contrecarrer d’éventuelles forces militaires et attaques de forces extérieures.
À cet égard, l’Algérie a condamné lundi le raid ayant ciblé samedi soir une académie militaire dans la capitale libyenne Tripoli, faisant 28 morts, affirmant que « de tels actes, quelles que soient les parties impliquées, attisent la haine et aggravent davantage la crise ».
Ce raid a été attribué aux forces fidèles au maréchal Khalifa Hafter, mais ce dernier a récusé de telles « accusations ».
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu est également arrivé à Alger lundi soir. Une visite de deux jours, axée essentiellement sur les derniers développements de la situation en Libye, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
En fait, la Turquie a décidé d’envoyer des troupes en Libye en réponse à l’appel de détresse lancé par Fayez al-Sarraj, au milieu de batailles acharnées près de la capitale Tripoli, à la suite de raids lancés par les forces du maréchal Khalifa Hafter, qui s’est engagé à « libérer la capitale Tripoli » du contrôle des forces fidèles au gouvernement d’union nationale.
L’Algérie a toujours exprimé son engagement à faire tout son possible, exceptée une intervention militaire, pour rétablir la paix et la sécurité en Libye, tout en encourageant le processus politique soutenu par l’ONU.
Cette position a été une nouvelle fois exprimée lundi par le président Tebboune lors de l’appel téléphonique qu’il a eu avec la chancelière allemande Angela Merkel.
La présidence de la République a déclaré que Tebboune et Mme Merkel « ont échangé des vues sur la situation actuelle en Libye et les perspectives de rétablissement de la paix dans ce pays frère », attestant de l’existence d' »une convergence des vues (entre Alger et Berlin) concernant l’impératif de trouver une solution politique à la crise libyenne, cesser le conflit armé et mettre un terme aux ingérences militaires étrangères ».
Dans ce sens, Mme Merkel a officiellement invité l’Algérie à assister à la conférence internationale sur la Libye qui se tiendra à Berlin, a précisé le communiqué.
En prêtant serment en tant que nouveau président de l’Algérie à la mi-décembre, Tebboune a souligné que « l’Algérie rejette toutes les tentatives visant à la repousser de proposer des solutions dans le cadre des efforts internationaux visant à résoudre la crise libyenne », en supposant que « nous sommes les premiers concernés par la stabilité et l’intégrité de la Libye.
En prenant ses fonctions, Tebboune a dirigé une réunion de haut niveau sur la sécurité pour discuter de l’évolution de la situation en Libye, et « un certain nombre de mesures ont été prises pour renforcer la sécurité le long de la frontière et donner un nouvel élan au rôle de l’Algérie au niveau international, y compris en Afrique et la région du Sahel », a noté un communiqué du bureau du président.

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