UE: La Chine épingle l’Espagne, les Pays-Bas et le Danemark dans son enquête sur les importations de porc
PÉKIN (Reuters) – La Chine a désigné jeudi l’entreprise danoise Danish Crown A/S, ainsi qu’un groupe néerlandais et un groupe espagnol comme cibles de son enquête sur les subventions accordées à la viande de porc européenne importée en Chine, alors que Pékin intensifie la réponse contre les droits de douane supplémentaires imposés par Bruxelles sur ses exportations de véhicules électriques.
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Pékin a ouvert le mois dernier une enquête antidumping sur les importations de viande de porc et de ses sous-produits depuis l’UE, une décision annoncée quelques jours après la décision de Bruxelles sur les véhicules électriques chinois.
La Chine est le plus grand consommateur de viande de porc au monde et un débouché important pour les entreprises européennes, notamment en ce qui concerne les parties de porc qui ne sont pas consommées en Europe.
L’enquête chinoise semble viser principalement l’Espagne, les Pays-Bas et le Danemark, qui sont d’importants fournisseurs de viande de porc à la Chine et, selon des analystes, considérés comme favorables à l’imposition de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués dans le pays asiatique.
Toutefois, les Vingt-Sept ne sont pas parvenus à l’unanimité sur cette mesure et, selon des sources au fait du dossier, seuls douze États membres ont voté en faveur de l’imposition de ces droits lors d’un vote consultatif qui s’est tenu cette semaine.
Le ministère chinois du Commerce a déclaré jeudi dans un communiqué que les autorités mèneraient l’enquête antidumping en utilisant des échantillons provenant du transformateur de viande danois Danish Crown A/S, du producteur néerlandais Vion Boxtel et du transformateur de produits alimentaires espagnol Litera Meat S.L.U.
Danish Crown a dit jeudi dans un communiqué être pleinement engagé dans l’enquête et avoir soumis toutes les informations pertinentes aux autorités.
Vion Boxtel et Litera Meat S.L.U. n’ont immédiatement répondu aux demandes de commentaire de Reuters.
L’association espagnole de producteurs de viande de porc Interporc a réaffirmé jeudi qu’elle coopérerait pleinement à l’enquête.
L’enquête chinoise porte sur la viande de porc destinée à la consommation humaine, telle que les morceaux entiers frais, froids et congelés, ainsi que sur les intestins, les vessies et les estomacs de porc.
La Chine a importé en 2023 pour six milliards de dollars (5,48 milliards d’euros) de viande de porc, y compris les abats, dont plus de la moitié en provenance de l’UE, selon les données des douanes chinoises.
L’Espagne est le principal fournisseur de porc de l’UE à la Chine, suivie par les Pays-Bas, le Danemark et la France.
L’enquête devrait être achevée le 17 juin 2025, mais pourrait être prolongée de six mois si nécessaire.
(Reportage Mei Mei Chu, avec la contribution de Emma Pinedo Gonzalez à Madrid, Bart Meijer à Amsterdam et Jacob Gronholt-Pedersen à Copenhague, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)