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Suisse-Conférence pour la paix en Ukraine, les USA promettent une nouvelle aide de $1,5 milliard

par John Revill et Thomas Escritt

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LUCERNE, Suisse (Reuters) -La vice-présidente américaine Kamala Harris, présente en Suisse pour la conférence pour la paix en Ukraine, a annoncé samedi une aide supplémentaire de plus de 1,5 milliard de dollars en faveur de Kyiv pour ses besoins humanitaires et énergétiques.

Kamala Harris s’est entretenue avec le président ukrainien Volodimir Zelensky, présent à Lucerne, où la Russie, qui a envahi l’Ukraine en février 2022, n’a pas été conviée.

« Cette guerre reste un véritable échec pour (le président russe Vladimir) Poutine », a déclaré la vice-présidente américaine, qui représente Joe Biden, lors de l’entretien bilatéral.

L’aide de 1,5 milliard de dollars prévoit 500 millions de dollars pour le secteur énergétique et le fléchage de 324 millions de dollars précédemment promis pour des réparations des infrastructures énergétiques, a précisé le bureau de Kamala Harris.

Une enveloppe de plus de 379 millions de dollars sera consacrée à l’aide humanitaire (nourriture, fournitures médicales, produits d’hygiène, abris, eau).

Les dirigeants d’une centaine d’Etats et d’organisations se réunissent en Suisse pour cette conférence qui vise à accentuer la pression diplomatique sur la Russie, mais l’absence de puissants alliés de Moscou, comme la Chine, limite sa portée.

Après avoir dit qu’elle réfléchirait à sa participation, la Chine a finalement décliné l’invitation adressée en janvier par le président ukrainien Volodimir Zelensky à son homologue Xi Jinping, invoquant l’absence de la Russie à la conférence.

Les espoirs de parvenir à isoler Moscou ont été douchés par l’annonce de Pékin.

LIMITES DE LA DIPLOMATIE

« Le sommet risque de montrer les limites de la diplomatie ukrainienne », a déclaré Richard Gowan, directeur Onu du cercle de réflexion International Crisis Group. « Il s’agit toutefois pour l’Ukraine d’une chance de rappeler au monde qu’elle défend les valeurs de la Charte des Nations unies. »

Avant son départ pour Bürgenstock, près de Lucerne, le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé qu’il s’agissait d’une étape importante sur le chemin de la paix. « Nous allons discuter de nombreux sujets de paix et de sécurité, mais pas des plus gros (qui devront être négociés avec la Russie, NDLR). C’est ce qui a toujours été prévu », a-t-il déclaré à Welt TV.

Le président russe Vladimir Poutine a posé vendredi ses conditions à un cessez-le-feu avec l’Ukraine, notamment l’annexion formelle de quatre régions de l’Est et du Sud, y compris des territoires que son armée ne contrôle pas, des revendications aussitôt rejetées comme « absurdes » par les autorités de Kyiv.

« Tout le monde sait que la proposition (russe) n’est pas sérieuse, mais qu’elle est liée à la tenue de la conférence en Suisse », a commenté Olaf Scholz, interrogé par la ZDF.

La Suisse espère que le sommet ouvrira la voie à un futur processus de paix auquel participerait la Russie.

« Le Sommet pour la Paix offre à chaque pays l’opportunité de se faire entendre et de faire preuve de leadership au niveau mondial », a commenté Volodimir Zelensky.

Les questions de la sécurité alimentaire, de la liberté de navigation et de la sécurité nucléaire devraient notamment être abordées lors de la conférence.

Des représentants européens ont toutefois concédé en privé que, sans le soutien des principaux alliés de Moscou, l’impact de la conférence serait limité.

« Que peut-il (Volodimir Zelensky) en attendre? », a déclaré Daniel Woker, un ancien ambassadeur de la Suisse. « Un nouveau petit pas en avant dans la solidarité internationale avec l’Ukraine, victime de l’agression russe. »

(Reportage de Dave Graham, John Revill, Thomas Escritt, Emma Farge, Alan Charlish; version française Camille Raynaud et Tangi Salaün)

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