Quels sont les sujets à l’agenda de la COP16 en Colombie ?
par Oliver Griffin et Jake Spring
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JE FAIS UN DON MAINTENANTBOGOTA (Reuters) – Près de 200 pays débattent à partir de ce lundi et jusqu’au 1er novembre de la manière dont ils peuvent agir pour préserver les écosystèmes dans le cadre de la COP16, le sommet des Nations unies consacré à la biodiversité qui se tient à Cali, en Colombie.
Voici les principaux sujets à l’agenda du sommet:
PLANS D’ACTION NATIONAUX
Alors qu’ils se sont engagés à respecter plus d’une vingtaine d’objectifs lors du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal en 2022, les pays participant à la COP16 devront faire état de leurs progrès en la matière.
Ces objectifs concernent notamment la préservation et conservation de 30% des territoires de chaque pays, la réduction des subventions accordées aux entreprises nuisant à la nature et l’obligation pour les entreprises de rendre compte de leur impact sur l’environnement.
Les progrès de chaque pays sur leur plan d’action national seront évalués par les délégués du sommet afin de déterminer les priorités pour l’avenir.
INFORMATIONS GÉNÉTIQUES
Les informations génétiques provenant de plantes, d’animaux et de microbes sont utilisées dans la recherche et le développement de nouveaux médicaments, de cosmétiques ou d’autres composés commerciaux.
Historiquement, les pays détenant les échantillons physiques étaient rémunérés pour partager les informations génétiques. Mais le développement du séquençage de l’ADN a provoqué une explosion des informations génétiques numériques, dissociées des échantillons originaux, qui sont désormais trouvables en ligne, ce qui augmente les risques et incertitudes juridiques liés à l’utilisation des séquences d’ADN.
La COP16 sera ainsi l’occasion pour les entreprises et pays de trouver un accord multilatéral mondial pour les paiements et pour l’accès à ces données, appelées informations sur les séquences numériques (DSI).
COMMUNAUTÉS INDIGÈNES
La Colombie, pays hôte de la COP16, a placé au centre de l’agenda l’inclusion des communautés indigènes et traditionnelles.
Le bureau des Nations unies pour la convention sur la biodiversité, qui supervise la mise en œuvre du pacte originel de 1992 sur la nature, a demandé que des protections spéciales soient accordées aux groupes autochtones en situation d’isolement volontaire, soulignant le rôle de ces communautés dans la protection de la nature.
La COP16 sera l’occasion de finaliser un nouveau programme visant à inclure les connaissances traditionnelles dans les plans et décisions nationaux en matière de conservation.
Les négociateurs du sommet discuteront aussi de la création éventuelle d’un organe permanent sur les questions autochtones afin de garantir la représentation de ces groupes dans le processus décisionnel des Nations unies en matière de biodiversité.
ACCROÎTRE LE FINANCEMENT
Lors de la COP15 de Montréal en 2022, les pays les plus riches s’étaient engagés à verser au moins 20 milliards de dollars (18,42 milliards d’euros) par an jusqu’en 2025 pour aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs en matière de protection de la nature, l’objectif étant porté à 30 milliards de dollars d’ici 2030.
Cependant, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les gouvernements n’ont fourni qu’environ 15,4 milliards de dollars pour aider les pays en développement dans le domaine de la biodiversité en 2022, après 11,4 milliards de dollars en 2021.
À Cali, les gouvernements et les entreprises devraient ainsi annoncer de nouveaux efforts de financement, tout en discutant de nouveaux mécanismes pour canaliser l’argent vers la préservation de la nature.
BIODIVERSITÉ ET CHANGEMENT CLIMATIQUE
Jusqu’ici, les discussions mondiales sur les efforts en matière de climat ont été traités séparément de celles sur la biodiversité. Mais les dirigeants cherchent de plus en plus à trouver des moyens d’atteindre les objectifs simultanément, les deux sujets étant profondément liés.
Les experts estiment ainsi que la COP16 permettra d’accroître la pression avant le sommet sur le climat de la COP29, qui se déroulera en novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, afin de mieux reconnaître le rôle de la nature dans la lutte contre le changement climatique.
(Rédigé par Oliver Griffin et Jake Spring ; version française Etienne Breban ; édité par Blandine Hénault)
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