Macron salue une « clarification » de Trump sur l’Ukraine
par Andrea Shalal, Michel Rose et Steve Holland
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WASHINGTON (Reuters) -Emmanuel Macron s’est réjoui lundi, à l’issue d’une rencontre à la Maison blanche avec Donald Trump, de la « clarification » obtenue de la part du président américain sur les moyens de parvenir à une paix en Ukraine, que les Européens s’engageraient à préserver, éventuellement via l’envoi de troupes, avec l’appui de la capacité de dissuasion des Etats-Unis vis-à-vis de la Russie.
« Nous nous sommes compris et (…) notre volonté est la même: la paix le plus vite possible, une paix solide et durable pour tout le monde », a dit le président français lors d’une conférence de presse avec son homologue américain, alors que les Européens craignent depuis plusieurs semaines un accord trop favorable à la Russie après avoir été tenus à l’écart du rapprochement russo-américain entrepris par Donald Trump depuis son investiture le 20 janvier.
« Cette paix ne peut pas signifier la capitulation de l’Ukraine, cette paix ne peut pas être un cessez-le-feu sans garantie, cette paix doit prévoir les conditions d’une souveraineté ukrainienne », a toutefois ajouté Emmanuel Macron, affirmant que « pour nous, Européens, c’est une question existentielle ».
Alors que ce lundi marquait le troisième anniversaire du début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, Donald Trump et son administration s’efforcent de nouer à la fois un vaste partenariat économique avec Moscou et un accord avec Kyiv sur l’exploitation des minerais rares dont regorge le sous-sol ukrainien, le tout devant permettre de mettre fin au conflit sous l’égide des Etats-Unis.
Le président américain a jugé lundi qu’un tel accord avec l’Ukraine était « très proche » et qu’il pourrait rapidement recevoir à Washington son homologue ukrainien Volodimir Zelensky, qu’il ne cesse pourtant de couvrir de critiques en lui reprochant de n’avoir pas su éviter la guerre avec la Russie et de la prolonger à ses yeux inutilement.
« Une fois que nous aurons signé l’accord, je pense qu’il n’y aura plus de guerre en Ukraine », a-t-il affirmé.
Interrogé sur l’éventuel abandon par l’Ukraine de territoires conquis par la Russie pour aboutir à un accord de paix, Donald Trump a répondu: « Nous verrons ».
LES EUROPÉENS GARANTS D’UNE PAIX OBTENUE PAR TRUMP
Dans le cadre d’une répartition des rôles entre Américains et Européens, Emmanuel Macron a déclaré que ces derniers pourraient s’impliquer pour vérifier le respect de la trêve que les Etats-Unis auraient obtenue.
Désormais « conscients » qu’ils « doivent encore faire davantage pour la sécurité de l’Europe », les pays européens apporteraient des garanties de sécurité à l’Ukraine, possiblement via l’envoi de troupes, a dit le président français, qui a notamment souligné l’intensité des discussions sur le sujet entre la France et la Grande-Bretagne, dont le Premier ministre Keir Starmer sera reçu à son tour jeudi à la Maison blanche.
De tels déploiements seraient « totalement pacifiques, non engagés dans des combats » mais montreraient la solidarité européenne avec l’Ukraine, a poursuivi Emmanuel Macron.
Donald Trump, qui s’est entretenu avec Vladimir Poutine le 12 février, a assuré que le président russe ne s’opposerait pas à un tel déploiement de soldats de maintien de la paix européens.
« C’est une avancée très forte », a commenté Emmanuel Macron.
Jugeant que la Russie ne pourrait se permettre de violer un accord conclu avec l’implication des Etats-Unis, le président français a déclaré : « C’est ça la vraie rupture: c’est d’avoir quelque chose de solide avec la capacité de dissuasion américaine, la capacité d’engagement des Européens. »
« La clarification qu’on a eue aujourd’hui pour moi est un tournant », a-t-il dit.
« Nous voulons la paix, (…) un deal rapide mais pas un accord qui soit fragile et le fait qu’il y ait des Européens qui soient prêts à s’engager pour apporter des réponses à ces garanties de sécurité et qu’il y ait une clarté maintenant du message américain sur le fait que les Etats-Unis d’Amérique comme alliés étaient prêts à apporter un soutien, une solidarité à cette approche est pour moi un tournant. »
(Reportage Andrea Shalal, Michel Rose et Steve Holland ; version française Kate Entringer et Bertrand Boucey, édité par Zhifan Liu)
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