Macron à Mayotte, cinq jours après le passage du cyclone Chido
par Tassilo Hummel
MAMOUDZOU, Mayotte (Reuters) -Emmanuel Macron est arrivé jeudi à Mayotte où les services de l’Etat s’emploient à parer au plus pressé, cinq jours après le passage du cyclone Chido dans le département français d’outre-mer.
L’Airbus A330 du chef de l’Etat, qui transportait quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire ainsi que des personnels de secours qui resteront sur place, a atterri dans la matinée à l’aéroport de Pamandzi, sur l’île de Petite-Terre.
Accueilli par des officiels et employés de l’aéroport, le président de la République a discuté quelques minutes sur le tarmac avant d’embarquer dans un hélicoptère de la gendarmerie pour un survol du territoire sinistré.
« S’il vous plaît, restez, ne partez pas trop vite », lui a dit Assane Haloi, une employée de l’aéroport, en larmes. « Donnez des aides. Des solutions mais des solutions qui aboutissent. »
« Tout se fera étape par étape », a déclaré Emmanuel Macron, qui doit aussi visiter un hôpital et se rendre dans un quartier détruit par le cyclone.
« Mahorais, on va se relever ensemble », a assuré le chef de l’Etat sur le réseau social X à son arrivée.
Le convoi présidentiel, sans le chef de l’Etat, a été hué par des habitants patientant dans une longue file d’attente devant une station-service de Petite-Terre, l’une des trois seules ouvertes sur l’ensemble de l’archipel.
Le bilan humain de la catastrophe reste inconnu à ce stade. Seuls 31 décès ont été confirmés par les hôpitaux mais les autorités redoutent des centaines voire des milliers de morts alors que des zones dévastées restent inaccessibles et que de fortes pluies sont attendues jeudi sur le nord du territoire.
Le gouvernement a décrété le blocage pendant six mois des prix de l’eau en bouteille et des produits de grande consommation sur l’archipel de l’océan Indien, où un couvre-feu nocturne a été mis en place dès mardi soir.
Le ministre des Outre-Mer démissionnaire, François-Noël Buffet, a également annoncé l’activation de l’état de calamité naturelle afin de permettre une gestion plus rapide et efficace de la crise et faciliter la mise en place de mesures d’urgence.
L’état de calamité naturelle exceptionnelle, qui n’a encore jamais utilisé, a été conçu pour répondre aux besoins particuliers des territoires d’Outre-mer. Il permet une plus grande réactivité des autorités locales et nationales, tout en allégeant certaines procédures administratives pour permettre une action plus rapide et efficace, précise le ministère.
L’état de calamité naturelle a été activé pour une durée initiale d’un mois et peut être renouvelé par périodes de deux mois.
(Avec Michel Rose à Paris, rédigé par Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse, édité par Tangi Salaün et Blandine Hénault)