L’Ukraine affirme avoir repris Ourojaïne dans la région de Donetsk
par Max Hunder et Vitalii Hnidyi
KYIV (Reuters) -L’Ukraine a déclaré mercredi avoir repris à l’armée russe le village d’Ourojaïne, situé dans le sud-est du pays, dans la région de Donetsk, mais a indiqué que la situation sur les lignes de front du nord-est du pays se détériorait du fait des attaques russes.
C’est la première fois depuis le 27 juillet que Kyiv annonce avoir repris un village, mettant en exergue les difficultés auxquelles font face les troupes ukrainiennes pour avancer face aux lignes défensives russes en l’absence d’un appui aérien de poids.
« Ourojaïne est libérée », a déclaré mercredi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, via la messagerie Telegram. « Nos défenseurs se sont retranchés dans les environs ».
Depuis qu’elle a lancé début juin une contre-offensive attendue de longue date pour repousser l’armée russe dans l’est et le sud du pays, l’Ukraine a déclaré être parvenue à reprendre le contrôle de plusieurs villages ruraux situés près de la rivière Mokri Yaly.
Cette avancée territoriale pourrait permettre aux troupes ukrainiennes de se montrer menaçantes à Staromlynivka, un village situé à quelques kilomètres de là, au sud, qui est considéré par des analystes militaires comme un bastion de la Russie dans la zone.
Elle pourrait signaler aussi que Kyiv effectue des progrès dans ses efforts pour couper en deux les lignes défensives russes près de la mer d’Azov.
Moscou n’a pas confirmé la perte d’Ourojaïne. Dans un communiqué diffusé sur Telegram, le ministère russe de la Défense a indiqué que l’artillerie et l’aviation russes menaient des attaques contre l’armée ukrainienne dans cette zone.
Reuters n’était pas en mesure de vérifier ces informations.
PRESSION ACCRUE DANS LE NORD-EST
Par ailleurs, plus tard dans la journée, un commandant de l’armée ukrainienne a fait savoir que la situation était devenue plus délicate près de Koupiansk, dans la région de Kharkov dans le nord-est du pays.
Ville d’environ 27.000 habitants avant le début de la guerre, Koupiansk a été saisie par la Russie dès les premiers jours de l’offensive lancée en février 2022, présentée par Moscou comme une « opération militaire spéciale » mais dénoncée par Kyiv et ses alliés occidentaux comme une invasion.
L’armée ukrainienne est parvenue à reprendre la ville en septembre dernier à la faveur d’une contre-offensive éclair, infligeant un camouflet à la Russie. Perdre Koupiansk une nouvelle fois marquerait cette fois un revers pour l’Ukraine alors que sa contre-offensive estivale ne lui a pas permis, pour l’heure, d’effectuer des gains majeurs.
« L’ennemi essaie de percer nos défenses chaque jour, dans différentes directions, avec des attaques menées par des commandos composés essentiellement de détenus, avec le but de bloquer puis de capturer Koupiansk », a déclaré le général Oleksandr Syrsky, selon des propos rapportés par le service de presse de l’armée ukrainienne.
Les civils se trouvant à proximité de la ligne de front ont été évacués plus tôt ce mois-ci par les autorités régionales du fait de bombardements russes quotidiens.
Kyiv a admis que sa contre-offensive progressait plus lentement qu’espéré, citant les vastes champs de mines et la préparation des lignes défensives russes.
Moscou contrôle près d’un cinquième du territoire ukrainien, dont la péninsule de Crimée annexée en 2014.
(Reportage Max Hunder et Pavel Polityuk à Kyiv, avec Vitaliy Hnidyi, Lidia Kelly; version française Zhifan Liu et Jean Terzian, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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