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Le Sénat débute l’examen du budget pour 2025, la pression monte sur Barnier

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PARIS (Reuters) -Les sénateurs vont débuter lundi l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, ouvrant la voie à un vote d’ici la fin de l’année sur lequel se joue l’avenir du gouvernement de Michel Barnier.

Les sénateurs examineront le PLF dans sa version initiale puisque le texte, ainsi que celui sur le financement de la Sécurité sociale, ont été rejetés à l’Assemblée nationale.

Le budget 2025 prévoit en l’état des économies massives de 41,3 milliards d’euros et 19,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires via une hausse significative des impôts.

S’exprimant lundi sur la chaîne Public Sénat, Laurent Saint-Martin, ministre du Budget et des Comptes publics, a laissé entendre que le gouvernement était prêt à aller au-delà de l’objectif de déficit public de 5% en 2025 recherché par le Premier ministre pour parvenir à un accord.

« Ça peut être un petit peu au-delà (…), ça ne sert à rien d’être complètement arcbouté sur un 5,0% si cela permet d’avoir plus d’accords collectifs », a-t-il dit.

« Ce qu’il ne faut pas, c’est qu’évidemment, nous perdions le cap », a ajouté le ministre.

Après des débats houleux au Palais-Bourbon, et de multiples amendements, l’examen des sénateurs devrait être plus favorable à l’exécutif qui dispose à la chambre haute d’une large majorité.

Mais le sort du PLF – et celui du gouvernement – reste aux mains des députés. Un vote sur le texte par les deux chambres est prévu autour du 18-20 décembre, a indiqué Michel Barnier, qui a reconnu qu’il allait « probablement » recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le texte à l’Assemblée nationale.

Il devra pour cela engager la responsabilité de son gouvernement et affronter une probable motion de censure.

L’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a indiqué jeudi dans une tribune au Monde qu’elle déposerait une telle motion en cas de 49.3. Mais étant donné les forces en présence à l’Assemblée nationale, aucune motion de censure ne peut être adoptée sans les voix des 126 députés du Rassemblement national (RN).

« LIGNE ROUGE »

Or leur cheffe de file, Marine Le Pen, a prévenu la semaine dernière que le RN pourrait voter une motion de censure si le PLF devait amputer le pouvoir d’achat des Français. « C’est une ligne rouge », a-t-elle défendu, laissant planer ainsi la menace d’un renversement du gouvernement.

Malgré cette menace, Laurent Saint-Martin a redit lundi que le gouvernement ne souhaitait pas céder sur le levée du bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité, une mesure qui fait débat parmi les parlementaires.

« Il faut protéger le pouvoir d’achat de nos concitoyens mais aussi il faut que tout le monde comprenne que l’on a besoin de faire rentrer des recettes fiscales dans notre pays tout simplement pour réduire notre déficit », a fait valoir le ministre.

De plus en plus sous pression, Michel Barnier a convié cette semaine les présidents des différents groupe parlementaires à Matignon pour échanger sur le budget.

Marine Le Pen et le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy ont été les premiers reçus à Matignon lundi. Le Premier ministre recevra dans l’après-midi Mathilde Panot de La France insoumise (LFI).

« Jusqu’à aujourd’hui, Michel Barnier crée les conditions d’une censure », a déclaré sur LCI dimanche le vice-président du RN Sébastien Chenu. « Il rencontre (lundi) Marine Le Pen, peut-être va t-il lui faire un certain nombre de révélations, déclarations, orientations différentes. »

Le Premier ministre doit aussi s’entretenir à 10h00 (09h00 GMT) avec le président Emmanuel Macron à l’Elysée.

Jeudi, lors du Congrès des maires de France, Michel Barnier a reconnu ne pas savoir « combien de temps j’ai devant moi » face à une « éventuelle coalition des contraires, si je puis dire, à l’Assemblée nationale ».

« Je ne sais pas si ça se produira, j’y suis prêt », a-t-il assuré.

(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contributuion de Claude Chendjou, édité par Gilles Guillaume)

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