Gaza-Israël et le Hamas sont parvenus à un accord de cessez-le-feu – source
par Andrew Mills, Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell
DOHA/LE CAIRE/JERUSALEM (Reuters) -Les négociateurs réunis au Qatar ont obtenu mercredi un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, après quinze mois de conflit destructeur dans le territoire palestinien, a déclaré à Reuters un responsable informé des discussions.
Cet accord, qui n’a pas encore été officiellement annoncé, prévoit une trêve initiale de six semaines ainsi que la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens, le retrait progressif des troupes israéliennes du territoire et la fourniture d’une aide humanitaire à l’enclave côtière, a dit un responsable au fait des négociations.
Cela fait des mois que les médiateurs égyptiens et qataris, avec le soutien des Etats-Unis, s’efforcent de parvenir à cet arrangement, dont les grandes lignes ont été dévoilées l’été dernier.
Le Hamas, principal groupe armé dans la bande de Gaza, a déclaré à Reuters que sa délégation envoyée au Qatar avait donné son feu vert à un accord de trêve et de libération des otages.
Le cabinet de sécurité et le gouvernement israéliens doivent encore se prononcer sur l’accord. Un vote aura lieu jeudi, a déclaré un responsable du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
L’armée israélienne a lancé une vaste offensive contre les groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza après les raids menés le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël, au cours desquels 1.200 Israéliens ont été tués et 250 otages israéliens ou étrangers ont été capturés.
La guerre a coûté la vie à plus de 46.000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du territoire en grande partie anéanti.
TRUMP ANNONCE UN ACCORD SUR LES OTAGES
L’accord conclu mercredi survient à quelques jours de la fin de la présidence de Joe Biden et du retour au pouvoir de Donald Trump, qui n’a eu de cesse de réclamer un cessez-le-feu et la libération des otages, américains notamment, sous peine de faire « payer un enfer » à tout le Proche-Orient.
En Israël, la libération des otages pourrait apaiser en partie la colère des familles contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et ses alliés d’extrême droite, après l’échec sécuritaire du 7-Octobre.
« NOUS AVONS UN ACCORD SUR LES OTAGES AU MOYEN-ORIENT. ILS SERONT BIENTÔT LIBÉRÉS », a déclaré Donald Trump sur son réseau social Truth Social.
Selon un responsable au fait des négociations, l’accord prévoit que le Hamas commencera par libérer 33 otages dont toutes les femmes, civiles ou militaires, les enfants et les hommes âgés de plus de 50 ans. Ces otages seront libérés chaque semaine par groupe de trois au moins.
Plusieurs dizaines d’otages israéliens ont été libérés en novembre 2023 à la faveur d’une trêve d’une semaine. Selon Israël, il reste 98 otages aux mains du Hamas, dont la moitié seraient vivants.
L’accord prévoit qu’Israël s’engage pour sa part à libérer d’ici la fin de la première phase toutes les femmes et tous les Palestiniens de moins de 19 ans arrêtés depuis le 7-Octobre.
Le nombre total de détenus palestiniens qui seront libérés dépendra du nombre d’otages relâchés, poursuit-on de même source, et pourrait se situer entre 990 et 1.650.
Des négociations en vue d’une seconde phase doivent débuter seize jours après l’entrée en vigueur de cette première trêve, cette deuxième étape portant sur la libération des otages restants, dont les soldats, sur la mise en place d’un cessez-le-feu permanent et sur le retrait complet des troupes israéliennes.
Il resterait alors d’autres questions en suspens à régler sur l’après-guerre et la reconstruction lors d’une troisième phase, telles que la gouvernance de l’enclave, la quête de milliards de dollars d’investissement ou l’octroi de garanties de sécurité à Israël.
En dépit des pourparlers, l’armée israélienne et le Shin Bet (agence de sécurité intérieure) ont annoncé dans un communiqué mercredi avoir attaqué une cinquantaine de cibles dans le territoire palestinien au cours des dernières 24 heures.
Selon des sources médicales palestiniennes, au moins 13 Palestiniens ont été tués, dont sept personnes dans une école abritant des déplacés dans la ville de Gaza.
(Rédigé par Andrew Mills à Doha, Nidal Al Mughrabi au Caire, Maayan Lubell à Jérusalem; Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)