France-Barnier n’exclut pas de taxer « les plus fortunés » et les grandes entreprises
PARIS (Reuters) -Le Premier ministre, Michel Barnier, a évoqué dimanche la possibilité de procéder à des prélèvements ciblés sur « les plus fortunés » et certaines grandes entreprises afin d’aider la France à redresser sa situation budgétaire.
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Lors d’un entretien accordé à France 2, le chef du gouvernement a précisé qu’il n’envisageait pas d’augmenter les impôts pour l’ensemble des Français.
« Non, je ne vais pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français (…) ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes. Mais je ne vais pas exclure dans l’effort national qu’il faudra faire pour redresser la situation que les personnes les plus fortunées participent à cet effort », a dit le Premier ministre.
« Il faut faire un effort collectif pour maîtriser les dépenses, ça peut se faire avec quelques prélèvement ciblés, les personnes les plus fortunées, certaines grandes entreprises; ça peut se faire par une maîtrise de la dépense publique », a-t-il ajouté.
Michel Barnier, dont la composition du gouvernement a été annoncée samedi plus de deux semaines après sa nomination, a également déclaré que le cadre financier de la réforme des retraites devait être « préservé », tout en évoquant sa confiance dans les partenaires sociaux pour améliorer le système.
« On a une loi qui prévoit un cadre financier et je pense que ce cadre financier doit être préservé », a-t-il dit.
« En respectant ce cadre, moi je vais faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi, pour réformer si je puis dire la réforme des retraites », a-t-il poursuivi, évoquant « beaucoup de progrès possibles » sur la prise en compte de la pénibilité, des mères de famille, sur les carrières longues.
« Nous prendrons le temps d’améliorer cette réforme ».
Après une déclaration de politique générale qui devrait intervenir le 1er octobre, le Premier ministre comptera ses soutiens lors de la présentation le 9 octobre du projet de budget 2025 dans un contexte de détérioration des finances publiques et alors que Bruxelles presse Paris de redresser ses comptes.
« Faisons attention à la signature de la France, à la crédibilité de la France. Une grande partie de notre dette a été mise sur les marchés internationaux, extérieurs. Il faut garder la crédibilité de la France », a déclaré Michel Barnier dimanche.
« PLUS DE FERMETÉ » SUR L’IMMIGRATION
Le nouvel exécutif ne bénéficiera d’aucun état de grâce dans une Assemblée morcelée où l’attendent une opposition de gauche revancharde, des macronistes méfiants et une extrême droite (126 élus) installée dans un rôle d’arbitre et n’excluant pas de déposer une motion de censure.
La composition du gouvernement de Michel Barnier, une formation de 34 ministres et cinq secrétaires d’Etat, donne l’avantage au camp présidentiel d’Emmanuel Macron face à la Droite républicaine, qui s’assure toutefois des portefeuilles de premier plan, notamment à l’Intérieur avec la figure de la droite conservatrice Bruno Retailleau qui prône une politique de fermeté en matière d’immigration.
Sur ce sujet, Michel Barnier a évoqué dimanche la nécessité d’une « réponse européenne », ajoutant toutefois : « On doit prendre aussi des mesures chez nous (…), je pense qu’on doit pouvoir traiter cette question de l’immigration avec beaucoup plus de rigueur. Il y aura une rupture. Beaucoup plus de fermeté et en même temps de l’humanité. »
« On va faire des choses pratiques pour maîtriser et limiter l’immigration », a-t-il ajouté, assurant ne pas vouloir faire « d’idéologie ».
Le Premier ministre, qui réunira son gouvernement pour la première fois lundi dans la matinée, a par ailleurs assuré qu’il n’y avait « aucune ambiguité » concernant les grandes lois sociétales, comme celle pour le mariage pour tous ou la PMA, alors que certains membres de son gouvernement ont pris par le passé des positions très conservatrices sur ces sujets.
« Je serai un rempart pour qu’on l’on préserve l’ensemble de ces droits », a déclaré Michel Barnier.
(Rédigé par Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)
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