France: Attal dit vouloir « réarmer le secteur » agricole
PARIS (Reuters) – Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré mardi lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale vouloir mener un « réarmement » du secteur et graver dans la loi la souveraineté alimentaire, en réponse à la colère des agriculteurs, qui ont bloqué plusieurs artères menant à Paris.
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« Nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales comme le travail, l’effort et la liberté d’entreprendre (…) Notre agriculture est une force, il doit y avoir une exception agricole française », a dit le chef du gouvernement.
Gabriel Attal a rencontré lundi pendant plus de trois heures des représentants des syndicats agricoles. Les discussions ont porté sur la concurrence déloyale, la transposition, l’Ukraine et l’accord du Mercosur, a indiqué le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.
S’exprimant dans la matinée sur Europe 1, le patron du premier syndicat agricole a souligné que la détermination des agriculteurs était « totale », alors que différents axes routiers étaient une nouvelle fois bloqués à travers la France.
« On demande d’abord des mesures d’urgence symboliques parce qu’on en a besoin tout de suite pour repartir, pour comprendre qu’il y a des signes qui sont donnés », a-t-il dit. Gabriel Attal « nous a répondu (…) qu’il avait commencé et qu’il souhaitait aller plus loin. »
Arnaud Rousseau a par ailleurs appelé à l’ordre et à la rigueur. « Le risque, c’est évidemment les débordements, la violence, l’excès que nous ne souhaitons pas. Encore une fois, notre objectif, ce n’est pas le désordre, notre objectif c’est de produire pour nourrir », a-t-il déclaré.
En visite d’Etat en Suède, Emmanuel Macron a appelé à ne pas mettre la crise agricole « sur le dos de l’Europe ». L’entourage du président a fait savoir que celui-ci s’entretiendrait de la question jeudi à Bruxelles avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Pour la deuxième journée consécutive, des points de blocage ont été mis en place en Île-de-France et autour de Paris.
Plusieurs axes autoroutiers étaient partiellement fermés mardi autour de Paris, dont l’A1, l’A4, l’A6 ou encore l’A13 en direction de la capitale, selon le site Sytadin.
A l’appel de certains syndicats, dont la Coordination rurale, un convoi d’agriculteurs se dirigeait mardi matin vers le marché de Rungis (Val-de-Marne) en provenance du Lot-et-Garonne.
Les tracteurs, bloqués sur l’A20 dans la Vienne par les forces de l’ordre, ont contourné le barrage policier en forçant la glissière pour rejoindre des petites routes adjacentes, selon France Bleu Périgord.
Arnaud Rousseau s’est dit contre l’idée de bloquer le marché de Rungis, le « ventre de Paris ».
« Nous avons, depuis le début de cette action, fait le choix de ne jamais aller à Rungis parce que notre objectif n’est pas d’affamer les Français, on veut les nourrir », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré dimanche que « l’occupation du marché de Rungis, des aéroports parisiens et la ville de Paris et des grandes villes de province » représentait une « ligne rouge à ne pas franchir ».
(Rédigé par Zhifan Liu et Jean Terzian, édité par Kate Entringer)
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