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A Kyiv, les dirigeants européens réaffirment leur soutien après trois ans de guerre

par Tom Balmforth et Olena Harmash

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KYIV (Reuters) – Le président ukrainien Volodimir Zelensky a reçu le soutien de nombreux dirigeants européens lundi à Kyiv à l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion russe, tandis que les Etats-Unis brillaient par leur absence après leur revirement en faveur de Moscou.

Le torchon brûle entre Kyiv et Washington depuis l’ouverture de discussions entre les Etats-Unis et la Russie mardi dernier en Arabie saoudite – un changement de posture radical de la part des Etats-Unis qui a décontenancé et inquiété l’Ukraine et les Européens, tenus à l’écart.

La question des minerais ukrainiens, auxquels Donald Trump entend avoir accès pour compenser l’aide apportée par les Etats-Unis à l’Ukraine, est également au coeur de la relation entre les deux pays.

Cependant, Kyiv a fait savoir lundi qu’il était sur le point de conclure un accord avec Washington pour lui donner accès à ses ressources minérales après le refus plus tôt ce mois-ci de Volodimir Zelensky qui déplorait l’absence de garanties sécuritaires.

« Nous espérons que les dirigeants des États-Unis et de l’UA (L’Ukraine, Ndlr) le signeront et l’approuveront au plus tôt à Washington pour montrer notre engagement pour les décennies à venir », a écrit la vice-première ministre ukrainienne Olha Stefanichyna sur X.

Volodimir Zelensky, qui a demandé à l’Europe de créer sa propre armée et appelé les Etats-Unis à se montrer « pragmatiques », accueillait plusieurs dirigeants européens lors d’un sommet à Kyiv pour commémorer le début du plus grand conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

« Cette année doit être celle du début d’une paix réelle et durable. (Vladimir) Poutine ne nous offrira pas cette paix, ni ne nous la donnera en échange de quoi que ce soit. Nous devons gagner la paix avec force, sagesse et unité, grâce à notre coopération », a déclaré le chef d’Etat lors de la rencontre avec ses alliés européens.

Parmi les dirigeants figuraient notamment la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa et des représentants de pays alliés, dont Benjamin Haddad, ministre français délégué chargé de l’Europe.

« Pas de paix solide et durable sans garanties de sécurité. L’Ukraine décidera de son avenir et l’Europe devra être pleinement engagée dans les négociations sur sa sécurité », a déclaré Benjamin Haddad sur le réseau social X après avoir rencontré le président ukrainien.

Le Canada, le Danemark, l’Islande, la Lettonie, la Lituanie, la Finlande, la Norvège, l’Espagne et la Suède étaient également représentés.

L’Albanie, la Grande-Bretagne, la Croatie, la République tchèque, l’Allemagne, le Japon, la Moldavie, les Pays-Bas, la Pologne, la Suisse et la Turquie ont participé à la rencontre par liaison vidéo. Aucune représentation américaine n’a été observée.

« Dans cette lutte pour la survie, ce n’est pas seulement le destin de l’Ukraine qui est en jeu. C’est le destin de l’Europe », a écrit Ursula von der Leyen sur X.

Sur place, les dirigeants européens ont également appelé à augmenter leurs dépenses de défense.

« En tant qu’Européens, nous devons nous accélérer, nous devons nous mobiliser (…). Je pense que nous avons quelques mois pour prendre toutes les décisions nécessaires. Sinon, il sera trop tard », a déclaré la Première ministre danoise Mette Frederiksen lors du sommet.

L’administration de Donald Trump, revenu au pouvoir à la Maison blanche le 20 janvier, a fait savoir qu’elle n’enverrait aucun soldat en Ukraine pour apporter les garanties réclamées par Kyiv en cas d’accord de paix, laissant aux puissances européennes la responsabilité d’une telle mission.

« PLUS DE FORCE »

Les alliés européens de l’Ukraine ont rendu hommage aux soldats ukrainiens tués pendant la guerre devant un mémorial composé de drapeaux sur la place centrale de Kyiv. Les sirènes d’alerte aérienne ont retenti lors des entretiens qui ont suivi, mais aucune frappe de missile n’a suivi.

Les troupes ukrainiennes sont confrontées à un adversaire numériquement supérieur alors que la position américaine fait craindre une baisse ou un arrêt du soutien de Washington.

Des milliers de civils ukrainiens ont été tués depuis le lancement le 24 février 2022 de ce que la Russie a présenté comme une « opération militaire spéciale », qualifiée d’invasion par l’Ukraine et ses alliés occidentaux. Plus de 6 millions de citoyens ukrainiens ont fui le pays.

« C’est notre Etat, c’est notre terre, notre territoire. Nous voulons que la guerre se termine le plus vite possible, car nous n’avons plus de force », a déclaré à Reuters Inna Zaitseva, 34 ans.

Pavlo Klimkine, ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères, a déclaré qu’il fallait que Volodimir Zelensky tente de préserver les liens stratégiques avec Washington tout en renforçant les relations avec l’Europe et en entrant en contact avec d’autres pays comme la Chine et l’Inde.

Les relations entre l’Ukraine et les Etats-Unis n’ont pas encore atteint un point de crise, en dépit des coups de colère de Donald Trump, a estimé celui qui fut chef de la diplomatie ukrainienne de 2014 à 2019.

« Cette tornade n’est pas viable, elle va passer, mais il est important de ne pas l’alimenter de quelque manière que ce soit », a dit Pavlo Klimkine.

Il a ajouté ne pas s’attendre à un accord cette année qui répondrait aux attentes de Kyiv – une paix durable et juste -, mais a déclaré qu’un cessez-le-feu était envisageable.

Donald Trump a déclaré vendredi qu’un accord était proche, sans donner davantage de précisions.

La Russie a lancé 185 drones contre l’Ukraine dans la nuit de lundi à mardi, sans causer de dégâts significatifs, a indiqué l’air ukrainienne. De son côté, Kyiv a déclaré avoir frappé la raffinerie de pétrole russe de Riazan.

(Avec la contribution de Dan Peleschuk, Max Hunder, Vitalii Hnidyi et Yurii Kovalenko ; version française Jean Terzian et Kate Entringer; édité par Augustin Turpin)

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