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Jean-Michel Blanquer, épinglé pour des vacances à Ibiza, fait amende honorable

Jean-Michel Blanquer, au coeur d’une nouvelle polémique pour avoir dévoilé un protocole révisé contre le COVID-19 depuis son lieu de villégiature, Ibiza, à la veille de la rentrée scolaire, a dit mardi regretter le choix de cette destination et la « symbolique » qui s’y attache.

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Alors que ces nouvelles règles sanitaires ont provoqué la colère des enseignants et des parents d’élèves et débouché sur une grève massive dans l’Education nationale le 13 janvier, émaillée d’appels à la démission du ministre (), celui-ci a tenté de désamorcer la fronde de l’opposition.

« Il y a, je le reconnais, une symbolique. Il se trouve que le lieu que j’ai choisi, j’aurais dû en choisir sans doute un autre, la symbolique je la regrette », a déclaré Jean-Michel Blanquer à l’Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement.

« Mais pour le reste (…) depuis deux ans (…) nous tenons la politique de l’école ouverte, c’est cela qui est l’essentiel et ne nous perdons pas dans l’accessoire », a-t-il aussitôt ajouté, insistant à plusieurs reprises sur ce qu’il considère comme sa grande réussite depuis le début de la pandémie.

Le ministre a souligné qu’il avait le droit de prendre des vacances et assuré que son travail en vue de la rentrée scolaire n’avait pas été compromis par ce voyage en Espagne.

Mediapart a révélé lundi que Jean-Michel Blanquer se trouvait à Ibiza lorsqu’il a dévoilé, dans une interview au Parisien publiée la veille de la rentrée scolaire du 3 janvier, le nouveau dispositif sanitaire mis en place dans les écoles pour lutter contre la propagation du variant Omicron.

L’épisode, qui s’ajoute à une série de maladresses de communication du ministre de l’Education nationale, est fâcheux pour l’exécutif qui a toutefois choisi de faire le « gros dos » à trois mois de l’élection présidentielle.

NOUVEL APPEL À LA GRÈVE

« Vraiment on aurait dû éviter cette polémique, alors que les Français n’en peuvent plus. Mais on ne change pas un ministre à moins de trois mois d’une élection présidentielle », a résumé un député de la majorité sous le sceau de l’anonymat.

Le Premier ministre Jean Castex a pour sa part publiquement défendu le ministre de l’Education nationale, assurant que ses congés à l’étranger n’avaient en rien pénalisé son action politique.

« J’ai donné à tous les ministres des instructions claires, d’une part d’être à environ deux heures, deux heures et demi de Paris, et deuxièmement être joignables à tout moment », a déclaré le chef du gouvernement devant la presse.

« Est-ce que monsieur Blanquer a respecté ces instructions ? La réponse est oui. (…) Est-ce que le fait que monsieur Blanquer et certains de ses collègues aient été en vacances les a empêchés de prendre les décisions dès que nous avions le matériaux et les éléments pour les prendre ? La réponse est non. L’appareil d’Etat a fonctionné y compris pendant cette période. »

Pour le gouvernement, il y a urgence à éteindre le début d’incendie provoqué par ces révélations alors qu’un nouvel appel à la grève a été lancé par des syndicats d’enseignants, des associations de lycéens et une fédération de parents d’élèves pour le jeudi 20 janvier.

« Ça va forcément creuser encore plus le fossé qui existait déjà entre le ministre et ses personnels », a déploré mardi sur Franceinfo Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, syndicat des instituteurs et professeurs des écoles.

« Il y a vraiment un décalage ici entre ce que représente Ibiza et ce que vivaient les collègues au quotidien en cette veille de rentrée. »

Dans un communiqué, le syndicat Sud-Education a réclamé la démission du ministre qui ajoute selon lui « l’indignité à l’incompétence ».

« Le problème c’est pas Ibiza, c’est le dilettantisme de ce ministre », a quant à lui estimé sur France 2 le candidat écologiste à l’élection présidentielle Yannick Jadot, qui appelle à sa démission. « Depuis des mois et des mois, il méprise la communauté éducative (…) et le niveau d’improvisation permanente sur les protocoles sanitaires à l’école remet en cause sa préparation, son sérieux, son professionnalisme. »

« Quand l’improvisation naît d’un mensonge, la confiance n’est plus possible », a jugé sur Twitter le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, en appelant également à la démission de Jean-Michel Blanquer.

La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a dénoncé devant la presse « une désinvolture » et « une forme de désintérêt pour ce que vivent les Français ».

(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, Sophie Louet et Tangi Salaün avec la contribution d’Elizabeth Pineau, édité par Nicolas Delame et Jean Terzian)

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