Zone euro/PMI: L’activité manufacturière stagne en août
LONDRES (Reuters) – L’activité manufacturière en zone euro est restée en territoire de contraction en août, montre une enquête publiée lundi, qui suggère qu’une reprise dans le bloc pourrait être encore lointaine, la demande ayant chuté à son rythme le plus marqué depuis le début de l’année.
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L’indice définitif des directeurs d’achat (PMI) de la zone euro, compilé par S&P Global, s’est affiché à 45,8 en août, comme en juillet, contre une estimation préliminaire à 45,6. Il se situe en dessous de la barre des 50 qui sépare croissance et contraction depuis plus de deux ans.
Le sous-indice de la production, qui alimente un indice PMI composite attendu lundi et est considéré comme un bon indicateur de la situation économique, est passé de 45,6 en juillet à 45,8 en août, contre une estimation préliminaire à 45,7.
« Les choses se dégradent rapidement. Le secteur manufacturier est pris dans une ornière, avec des conditions commerciales qui se détériorent à un rythme soutenu depuis trois mois d’affilée », relève Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank.
« Les nouvelles commandes, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, ralentissent encore davantage, anéantissant tout espoir de rebond à court terme », poursuit-il.
L’indice des nouvelles commandes est passé de 44,1 à 43,3, son plus bas niveau depuis décembre. La demande en provenance de l’étranger a également reculé à son rythme le plus rapide de l’année.
Cette baisse est survenue alors que les industriels ont augmenté leurs prix pour la première fois en 16 mois, notamment en France, aux Pays-Bas, en Grèce et en Italie.
« Cela pourrait constituer un problème pour la BCE, qui fait face à une inflation persistante dans les services tout en comptant sur la baisse des prix manufacturiers pour maintenir la désinflation sur la bonne voie », prévient Cyrus de la Rubia.
L’inflation globale en zone euro est cependant tombée à son plus bas niveau en trois ans, à 2,2% en août, selon les données officielles préliminaires publiées vendredi, renforçant les arguments en faveur d’un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
Selon une majorité de plus de 80% d’économistes interrogés par Reuters en août, la BCE réduira encore ses taux à deux reprises cette année, en septembre et en décembre.
(Rédigé par Jonathan Cable; version française Claude Chendjou,édité par Kate Entringer)