Wall Street devrait consolider, l’Europe profite de l’appétit pour le risque
par Claude Chendjou
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JE FAIS UN DON MAINTENANTPARIS (Reuters) – Wall Street devrait reprendre son souffle jeudi au lendemain des records des indices, tandis que les Bourses européennes sont bien orientées à mi-séance, continuant de profiter de la bonne tenue des places américaines avec le boom notamment des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street quasiment stable pour le Dow Jones et pour le Standard & Poor’s 500, tandis que le Nasdaq pourrait refluer de 0,08% après avoir touché mercredi un niveau sans précédent, à 19.741,76 points.
Les actions technologiques américaines ont été portées par les résultats optimistes de sociétés comme Salesforce et Marvell Technology.
À Paris, le CAC 40 avance de 0,24% à 7.321,17 points vers 12h00 GMT. À Francfort, le Dax, plus riche en valeurs technologiques, prend 0,44% après un record à 20.324,32 points. À Londres, le FTSE est stable.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,30% et l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,54%. Le Stoxx 600, tiré essentiellement par la finance (+0,39%) et la « tech » (+0,77%), progresse de 0,28%.
Le recul jeudi de la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française, malgré la chute du gouvernement de Michel Barnier, témoigne par ailleurs d’un appétit pour les actifs risqués.
L’indice de la volatilité sur l’Eurostoxx 50 fléchit de 2,82%, à 15,39 points, en dépit de la présentation attendue ce jeudi de la démission du Premier ministre français sortant au président de la République après le vote d’une motion de censure mercredi.
« La réaction que l’on voit est finalement celle des marchés boursiers qui ignorent ce vote car, à bien des égards, il était largement attendu, donc cela n’est pas vraiment un choc », explique Susannah Streeter, responsable de la gestion monétaire et des marchés chez Hargreaves Lansdown.
Le président Emmanuel Macron va en outre s’exprimer à 19h00 GMT à la télévision et pourrait nommer un Premier ministre avant la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame samedi.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Southwest Airlines prend 2,5% avant l’ouverture à la faveur du relèvement jeudi de ses prévisions de recettes par siège pour le quatrième trimestre.
Dollar General cède 4% en avant-Bourse après avoir revu à la baisse sa prévision de bénéfice annuel en raison de la faiblesse de la demande et d’une hausse de ses coûts.
Les groupes liés aux cryptoactifs comme Coinbase Global MARA Holdings, MicroStrategy avancent de 3,4% à 6,3% en avant-Bourse alors que le bitcoin a dépassé pour la première fois la barre des 100.000 dollars.
VALEURS EN EUROPE
Les principales banques françaises progressent jeudi avec BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole en hausse de 1,36% à 2,58%.
Safran chute de 5,11% après la présentation de ses nouveaux objectifs financiers.
Coface recule de 1,82%, les analystes de Deutsche Bank estimant que les risques liés aux droits de douane américains pèseront sur les perspectives de l’assureur crédit.
TotalEnergies avance de 0,70%, RBC ayant relevé sa recommandation sur le groupe de « performance en ligne avec le secteur » à « surperformance ».
Shell recule de 1,42% et Equinor de 0,89%, le géant pétrolier britannique et son concurrent norvégien ayant annoncé qu’ils fusionneraient leurs actifs pétroliers et gaziers offshore britanniques dans une coentreprise à parts égales.
Vodafone prend 1,17%, la Grande-Bretagne ayant approuvé jeudi la fusion entre la filiale britannique du groupe et Three UK, filiale du conglomérat hongkongais Hutchinson, une opération d’un montant de 19 milliards de dollars (18,05 milliards d’euros) qui donnera naissance au premier opérateur de téléphonie mobile du pays.
Aurubis bondit de 13,62%. Le producteur allemand de cuivre a proposé jeudi de verser aux actionnaires un dividende plus élevé que prévu.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est stable, à 2,062%, contre 2,033% la semaine dernière, son plus bas niveau depuis début octobre. Son équivalent français s’affiche en repli de 3 points de base (pb), à 2,865%. Le spread OAT-Bund à dix ans revient autour de 80 pb après avoir grimpé lundi à 90 pb.
Aux Etats-Unis, où l’on attend à déjà la regard tourné vers le rapport mensuel officiel sur l’emploi, le rendement des Treasuries à dix ans monte de 1,7 point de base, à 4,1993%. Les investisseurs réajustent aussi leur position au regard des dernières déclarations de Jerome Powell. Le président de la Réserve fédérale a dit mercredi que l’économie américaine semblait plus forte qu’il n’y paraissait en septembre, ce qui pourrait inciter la banque centrale à se montrer plus prudente dans ses prochaines réductions de taux.
CHANGES
L’euro monte de 0,14% à 1,0525 dollar malgré le contexte d’incertitude politique en France.
« La contagion en dehors des marchés français est assez limitée. Si l’on regarde les spreads entre les obligations (allemandes et) italiennes et espagnoles, ils ont en fait diminué, donc cela ne se propage pas aux marchés européens et cela limite les implications pour l’économie européenne », note Lee Hardman, analyste devises chez MUFG.
La monnaie unique européenne reste néanmoins sous pression, ne parvenant pas à s’éloigner véritablement de son creux de deux ans atteint fin novembre, à 1,0332 dollar, au regard des perspectives économiques du bloc. La statistique des ventes au détail en zone euro a montré jeudi un recul de 0,5% sur un mois en octobre, une baisse plus marquée que prévu.
Le dollar cède 0,17% face à un panier de devises de référence.
Dans les cryptommonaies, le bitcoin, qui a progressé de plus de 50% depuis l’élection en novembre de Donald Trump, a atteint jeudi le seuil inédit de 103.169 dollars.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est orienté à la hausse alors que selon une source, l’Opep+ va retarder son projet d’augmentation de la production de pétrole, actuellement prévu pour début janvier, afin de soutenir les cours en 2025.
Le Brent avance de 0,53% à 70,60 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,67% à 68,99 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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