Wall Street attendue en baisse, l’Europe sous le choc du vote européen
par Diana Mandia
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(Reuters) – Wall Street est attendue en baisse lundi et les Bourses européennes reculent à mi-séance, les actifs français étant notamment pénalisés par la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron après la victoire du Rassemblement national (RN) lors du vote européen de dimanche.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,19% pour le Dow Jones, de 0,12% pour le Standard & Poor’s-500 et de 0,08% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 1,76% à 7.860,87 points vers 11h10 GMT, loin devant les autres indices européens. A Francfort, le Dax recule de 0,66% et à Londres, le FTSE 100 cède 0,35%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 1,13%, le FTSEurofirst 300 de 0,59% et le Stoxx 600 de 0,57%.
La nervosité règne en Europe alors que les partis nationalistes eurosceptiques ont fait une nette percée aux élections au Parlement européen dimanche et qu’en France, le président Emmanuel Macron a décidé, à la surprise générale, de convoquer des élections législatives après que le RN a obtenu un résultat plus de deux fois supérieur à celui de la liste de la majorité présidentielle.
Les incertitudes politiques liées aux résultats des élections européennes et des prochaines législatives en France, qui se tiendront le 30 juin et le 7 juillet, exercent lundi une pression à la baisse sur l’euro, font progresser les rendements obligataires et envoient les principaux compartiments du Stoxx 600, y compris les banques, dans le rouge.
Même si les partis de centre-droite, les libéraux et socialistes devraient conserver la majorité à Bruxelles, les gains des nationalistes en Allemagne et en France, les deux premières économies du bloc, soulèvent des questions sur l’orientation politique future de l’UE, tandis que le rendez-vous électoral en France introduit un élément d’incertitude inattendu.
« Les derniers événements créent de l’incertitude à un moment où les derniers résultats, économiques comme budgétaires, sont assez médiocres », écrivent dans une note les analystes d’Oddo, tout en précisant que le risque politique est d’ordinaire « très bas » en France car le président a de larges pouvoirs et le vote majoritaire à deux tours assure en général des majorités stables.
L’incertitude politique vient s’ajouter à un agenda chargé pour les marchés, avec des données sur l’inflation américaine attendues mercredi, le même jour que la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
A Wall Street, les contrats à terme sont lundi en légère baisse, les investisseurs se montrant prudents après la publication vendredi de chiffres de créations d’emploi beaucoup plus élevés que prévu et avant les données sur l’inflation et la réunion de la Fed plus tard cette semaine.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le secteur bancaire recule de 1,21%, particulièrement impacté par les interrogations des investisseurs sur les risques liés à l’orientation politique future de l’UE. Les banques françaises Société générale Crédit Agricole et BNP Paribas perdent respectivement 7,4%, 3,8% et 4,5%.
Les entreprises de construction Eiffage et Vinci reculent entre 5% et 6%.
Ailleurs en Europe, l’assureur britannique Aviva baisse de 1,34% après que JPMorgan a rétrogradé le titre de « surpondérer » à « neutre ».
TAUX
Les rendements obligataires en zone euro progressent, signe d’un mouvement de vente, après les élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale en France.
Le rendement de l’OAT française à dix ans prend presque 10 points de base à 3,20%, tandis que le deux ans gagne 4,1 pb à 3,2315%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, principale référence pour la zone euro, avance de 3,7 points de base à 2,65%.
Outre-Atlantique, le rendement des Treasuries à dix ans avance de 3,3 points de base à 4,46% et le deux ans de 2,3 points de base à 4,89%, reflétant la perspective de taux plus élevés et sur une plus longue durée aux Etats-Unis après le rapport sur l’emploi.
CHANGES
L’euro est tombé lundi à son plus bas d’un mois et se traite à 1,0745 dollar (-0,51%).
Le dollar gagne 0,38% face à un panier de devises de référence, renforcé par l’atténuation des attentes d’une réduction imminente des taux d’intérêt.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent légèrement lundi, soutenus par les espoirs d’une augmentation de la demande de carburant cet été, même si les gains sont limités par le renchérissement du dollar.
Le Brent prend 0,2% à 79,78 dollars le baril et le brut léger américain 0,16% à 75,65 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)