Telecom Italia s’apprête à nommer Labriola au poste d’administrateur délégué
par Elvira Pollina
MILAN (Reuters) – Telecom Italia (TIM) devrait nommer vendredi le directeur général Pietro Labriola au poste d’administrateur délégué, alors que l’opérateur télécoms italien continue à étudier la proposition de rachat du fonds américain KKR.
Labriola, qui a dirigé les opérations brésiliennes de TIM au cours des trois dernières années, a été nommé en novembre dernier au poste de directeur général et plusieurs sources ont indiqué à Reuters qu’il était favori pour succéder à l’ancien administrateur délégué Luigi Gubitosi, poussé à la démission par des actionnaires après plusieurs avertissements sur résultats.
Sous pression depuis des années en raison de son lourd endettement et d’un contexte concurrentiel accru, TIM doit moderniser son réseau pour répondre aux ambitions de l’Italie en matière de télécommunications à haut débit.
Le principal investisseur du groupe, le géant français des médias Vivendi, soutient la nomination de Labriola.
Le groupe dirigé par Vincent Bolloré, qui détient une participation de 24% dans TIM, a critiqué l’offre de 10,8 milliards d’euros (12,2 milliards de dollars) déposée par KKR, affirmant qu’elle ne reflète pas la valeur du premier opérateur italien de télécommunications.
L’organisme public Cassa depositi e prestiti (CDP), deuxième plus grand actionnaire de TIM, devrait également soutenir la nomination de Labriola lors d’une réunion du conseil d’administration vendredi, selon des sources proches du dossier qui ont requis l’anonymat.
Selon une version préliminaire d’un plan destiné à réorganiser le groupe, présenté au conseil d’administration cette semaine, Labriola a proposé de séparer les activités de réseau fixe de la société de ses activités de services, ont déclaré les sources.
La nouvelle société, qui regrouperait les actifs d’infrastructures de TIM, se concentrerait uniquement sur les activités de gros. Elle comprendrait la filiale Sparkle spécialisée dans les câbles sous-marins et assumerait une large partie de la dette et des effectifs du groupe, ont précisé les sources.
Une telle opération pourrait contribuer à relancer le projet de fusionner les actifs du réseau fixe de TIM avec ceux de son rival Open Fiber, détenu à 60% par CDP.
La proposition de rachat de KKR est subordonnée au soutien du conseil d’administration de TIM et du gouvernement italien, qui considère l’infrastructure de réseau du groupe comme stratégique et dispose de pouvoirs spéciaux pour bloquer les intérêts jugés indésirables.
(Reportage Elvira Pollina, version française Federica Mileo, édité par Blandine Hénault)