SocGen: Les revenus sous les attentes au T3 avec la banque de détail en France
PARIS (Reuters) – Société générale a fait état vendredi d’un produit net bancaire sous les attentes au troisième trimestre, en raison du recul de son activité de banque de détail en France qui a contrebalancé la bonne résistance de sa banque d’investissement.
Les revenus trimestriels de la troisième banque française par la capitalisation boursière ont diminué sur un an de 6,2% à 6,189 milliards d’euros, en deça des 6,3 milliards d’euros attendus, selon un consensus de 13 analystes compilé par le groupe.
La marge nette d’intérêt, excluant les deux comptes d’épargne réglementés PEL et CEL, a chuté de 27% au cours du trimestre, « bien en deçà des attentes », a déclaré JP Morgan dans une note à ses clients.
Elle est pénalisée par l’impact des opérations de couverture, par la hausse du taux des livrets d’épargne réglementée, par les conséquences du taux d’usure et par la fin des opérations dites TLTRO (opérations ciblées de refinancement à long-terme) de la Banque centrale européenne (BCE).
Dans ce contexte, Société générale anticipe désormais une baisse de 20% de la marge nette d’intérêt de la banque de détail en France en 2023 par rapport à 2022.
En 2024, la marge nette d’intérêt de cette division est estimée « à un niveau supérieur ou égal à celui de 2022 ».
Le résultat net part du groupe s’est élevé à 295 millions d’euros au troisième trimestre, dépassant les 168 millions d’euros attendus par les analystes, mais en baisse de 80% sur un an.
SocGen a enregistré impact négatif exceptionnel de 340 millions d’euros de dépréciations liées à certaines de ses activités, en plus d’une provision de 270 millions d’euros pour une provision d’impôts différés actifs.
Jefferies a qualifié la publication de résultats de SocGen de « terne », marquée par un ensemble de chiffres mitigés.
A la Bourse de Paris, l’action Société générale gagnait 0,85% à 21,8 euros à 9h08, quand le CAC 40 avançait au même moment de 0,08%.
UNE CROISSANCE MODÉRÉE
Entré en fonction en mai dernier, le directeur général du groupe, Slawomir Krupa, s’efforce de relancer la banque rouge et noire en Bourse en réalisant les baisses de coûts et les objectifs prudents qu’il a présentés en septembre.
Ses prévisions à moyen-terme, qui incluent un objectif de croissance annuelle des revenus compris entre 0% et 2% d’ici 2026, ont été accueillis avec déception par les investisseurs, qui attendaient un retour plus important pour les actionnaires, alors que Société générale avait vanté pendant des mois son plan stratégique. Le titre de la banque a plongé de plus de 10% lors de la présentation du plan à Londres le 18 septembre.
Cette année 2023, placée par le groupe sous le signe de la « transition », est marquée par l’intégration du loueur de véhicules LeasePlan, alors qu’a aussi été finalisée la fusion de ses deux réseaux français de banque de détail.
Ces deux opérations ont pesé sur les coûts, dans un contexte de réduction des marges sur le marché de la banque de détail en France – un contraste par rapport aux autres pays européens – alors même que les taux d’intérêt ont progressé à un rythme sans précédent depuis des années.
Dans ce contexte, le recul de 0,4% des revenus de la banque d’investissement de Société générale apparaît comme compétitif par rapport aux concurrents européens.
Les activités taux, crédit et change ont enregistré des revenus en baisse de 4,6%, une performance toutefois meilleure que celle de BNP Paribas mais aussi de Deutsche Bank et Barclays.
Les activités de financement et conseil ont progressé de 2,1%, contribuant à la hausse de 7,7% du résultat net du groupe de la division investissement sur la période juillet-septembre.
Société générale a par ailleurs revu son objectif annuel de coût du risque, à moins de 20 points de base contre un objectif préalable inférieur à 30 points de base.
(Reportage Mathieu Rosemain, rédigé par Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)