Pfizer va vendre des médicaments à prix coûtant dans des pays pauvres
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Michael Erman
(Reuters) – Pfizer va vendre à prix coûtant tous ses médicaments brevetés, y compris le Paxlovid contre le COVID-19 et son traitement à succès contre le cancer du sein Ibrance, dans 45 pays parmi les plus pauvres au monde, a annoncé mercredi le laboratoire américain.
L’accès aux traitements innovants est un problème dans les pays à bas revenus, qui peuvent parfois devoir attendre quatre à sept ans de plus que le reste du monde pour obtenir ces médicaments, selon la Fondation Bill & Melinda Gates.
Pfizer a précisé que son projet portait sur 23 traitements et vaccins brevetés en pleine propriété contre des maladies infectieuses, certains cancers et des pathologies rares et inflammatoires.
Outre le Paxlovid et Ibrance, la liste inclut le vaccin contre les infections à pneumocoques Prevenar 13, le traitement des rhumatismes inflammatoires Xeljanz et les traitements contre le cancer Xalkori et Inlyta.
Le vaccin contre le COVID-19 développé avec BioNTech, Comirnaty, figure aussi sur cette liste.
Albert Bourla, le PDG de Pfizer, a déclaré dans une interview que tous ces médicaments auraient leur utilité.
« Mais clairement, l’antiviral (Paxlovid) va être très important pour eux. S’ils en ont besoin, ils pourront l’avoir immédiatement », a-t-il dit.
Ce projet, annoncé lors du Forum économique mondial de Davos, concerne l’essentiel des pays d’Afrique et une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Cinq pays – Rwanda, Ghana, Malawi, Sénégal et Ouganda – se sont déjà engagés à rejoindre cet « Accord pour un monde en meilleure santé ».
Pfizer a été critiqué pour les modalités de distribution de son vaccin anti-COVID, certains pays pauvres ayant dû attendre des mois après l’arrivée des premières doses dans les pays riches.
Albert Bourla a déclaré que l’accord annoncé mercredi tenait compte de ces difficultés, notamment du manque d’infrastructures sanitaires entravant l’accès au vaccin dans certains pays.
« Au lieu de nous laver les mains et de dire ‘je vous donne le produit, faites-en ce que vous en voulez’, nous disons ‘nous allons vous donner les produits et nous allons nous asseoir à vos côtés pour voir comment nous pouvons vous aider à organiser un système permettant de les utiliser », a-t-il dit.
(Reportage Michael Erman, version française Bertrand Boucey, édité par Jean-Michel Bélot)