Nissan choisit un outsider pour relancer l’alliance avec Renault
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Nissan a désigné mardi Makoto Uchida, le patron de ses activités en Chine, pour remplacer Hiroto Saikawa au poste de directeur général du deuxième constructeur automobile japonais, un choix jugé inattendu mais judicieux pour relancer l’alliance avec Renault. /Photo d’archives/REUTERS/Pierre Albouy
par Maki Shiraki et Kevin Buckland
TOKYO (Reuters) – Nissan a désigné mardi Makoto Uchida, le patron de ses activités en Chine, pour remplacer Hiroto Saikawa au poste de directeur général du deuxième constructeur automobile japonais, un choix jugé inattendu mais judicieux pour relancer l’alliance avec Renault.
Makoto Uchida sera épaulé par Ashwani Gupta, nommé directeur général délégué.
Les deux dirigeants, choisis à l’unanimité par le conseil d’administration, auront pour mission de relancer un groupe fragilisé par la disgrâce de son ancien président Carlos Ghosn et des résultats financiers en chute libre. Ils devront aussi travailler sur l’évolution future de l’alliance avec Renault.
Agé de 53 ans, Uchida figurait en haut de la liste des favoris il y a un mois, mais son nom n’était plus cité ces derniers temps. Son profil est peu conventionnel dans le monde japonais des entreprises, où l’on passe souvent l’intégralité de sa vie professionnelle dans une seule société, alors qu’Uchida n’a rejoint Nissan qu’au milieu de sa carrière, en 2003.
Selon deux sources interrogées par Reuters en septembre, le futur directeur général de Nissan, qui s’occupait auparavant des achats pour le compte de l’alliance Renault-Nissan, est particulièrement apprécié par le constructeur français.
Il est souvent décrit comme un « tozama », un terme remontant à l’époque médiévale qui désigne un Japonais extérieur aux plus hautes sphères du pouvoir.
L’un de ses collaborateurs le décrit comme un « étranger au visage de Japonais », très à l’aise en anglais, qui « ne mâche pas ses mots » et s’exprime de manière très directe. Il est réputé pour son éthique professionnelle et connu pour mettre inlassablement l’accent sur le contrôle des coûts.
Agé de 49 ans, Ashwani Gupta a lui rejoint Renault en 2006. Il a enchaîné différentes fonctions pour l’alliance et pour Nissan avant d’être nommé en avril dernier directeur général délégué de Mitsubishi, troisième partenaire de l’alliance.
Jun Seki, ancien patron des activités de Nissan en Chine qui était considéré comme l’un des favoris pour le poste de DG, a été nommé vice-directeur général délégué.
« Tous les trois sont des citoyens du monde, ils attachent de l’importance à l’alliance et sont motivés pour accélérer le processus de décision », a déclaré à la presse le président du comité des nominations, Masakazu Toyoda.
« UNE DIRECTION FORTE »
Le choix du nouveau directeur général de Nissan est stratégique pour le partenariat franco-japonais qui a fêté cette année ses 20 ans, mais que la chute du fondateur Carlos Ghosn a fortement ébranlé.
« Il nous faut une direction forte », a déclaré Yasushi Kimura, président de Nissan, lors d’une conférence de presse. « Une direction collective, où chacun se soutient mutuellement, sera plus transparente. »
Une source proche de Renault a salué « une victoire de l’alliance », soulignant qu’Uchida et Gupta étaient tous deux de bons connaisseurs de l’alliance et avaient le profil international requis.
Dans une déclaration transmise à Reuters, l’Agence des Participations de l’Etat (APE), administration gérée par Bercy, dit se réjouir « d’une décision prise à l’unanimité et qui permet à Nissan et à l’alliance d’aller de l’avant ».
Hiroto Saikawa, qui a admis avoir bénéficié de primes indues, a démissionné le 16 septembre.
Carlos Ghosn, arrêté en novembre dernier au Japon pour des accusations de malversations financières, se trouve en résidence surveillée depuis sa libération sous caution en avril. Son procès doit débuter en mars 2020.
La nouvelle direction de Nissan prendra ses fonctions le 1er janvier 2020.
(Maki Shiraki et Kevin Buckland à Tokyo, avec Gilles Guillaume et Gwénaëlle Barzic à Paris, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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