L’Europe termine en ordre dispersé, Wall Street hésite à mi-séance
par Augustin Turpin
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé lundi, tandis que Wall Street évoluait dans le vert à mi-séance, dans un contexte d’optimisme lié à la première baisse attendue jeudi des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE).
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,06% à 7.998,02 points. Le Footsie britannique a cédé 0,10% et le Dax allemand avancé de 0,61%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,43%, le FTSEurofirst 300 0,31% et le Stoxx 600 0,33%.
Tous les regards étaient tournés vers la BCE, dont il est considéré comme quasiment acquis qu’elle réduira son taux directeur d’un quart de point à 3,75% jeudi.
Toutefois, les derniers chiffres publiés la semaine dernière ont révélé les signes d’une inflation persistante dans la zone euro, laissant une doute sur le scénario d’une série de réductions rapides. Les marchés tablent désormais sur un assouplissement de moins de 60 points de base, soit deux baisses de 25 points de base et considèrent à moins de 50% les chances d’en voir une troisième.
« Les risques sont relativement positifs en ce début de semaine, ce qui semble être une continuation de la dynamique positive observée vendredi, bien que ce soit quelque peu surprenant étant donné le calendrier chargé des événements à venir », a déclaré Michael Brown, stratège chez le courtier Pepperstone à Londres.
« La décision de la BCE est peut-être l’événement le plus important à surveiller, en particulier après les données sur l’inflation de la semaine dernière qui augmentent le risque de voir la BCE réduire ses taux d’intérêt une seule fois cette année, après une réduction de 25 points de base jeudi », a ajouté Michael Brown.
Le sentiment est porté par l’accélération de l’activité manufacturière en Chine, où elle a progressé au rythme le plus rapide en deux ans, ainsi que par un début d’embellie perceptible dans le secteur manufacturier en zone euro.
VALEURS
Dans le sillage de la progression du Nasdaq aux Etats-Unis, le compartiment technologique (0,86%) figure parmi les plus fortes hausses sectorielles en Europe.
A l’inverse, le secteur pharmaceutique recule de 0,25%, plombé par le plongeon de 9,54% de GSK après qu’un juge du Delaware a autorisé plus de 70.000 poursuites judiciaires concernant le Zantac, un médicament contre les brûlures d’estomac qui n’est plus utilisé.
Atos chute de 18,31% après avoir annoncé se donner jusqu’à mercredi pour examiner deux offres révisées de restructuration financière, qui mettent en concurrence la société EP Equity Investment (EPEI) contrôlée par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky et un consortium mené par Onepoint et son dirigeant, David Layani.
A WALL STREET
A l’heure de la clôture en Europe, le Dow Jones cède 0,64%, le Standard & Poor’s 500 0,16% et le Nasdaq Composite prend 0,08%.
Aux valeurs, Gamestop s’envole de plus de 29%, une publication de l’influenceur Keith Gill, connu sous le nom de « Roaring Kitty », sur Reddit ayant montré des paris en cours à hauteur de 116 millions de dollars sur le distributeur de jeux vidéo. Dans le sillage de Gamestop, Reddit prend 2%, Robinhood 3,42% et AMC 13,4%.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’enquête publiée lundi par S&P Global a indiqué que le secteur manufacturier français, actuellement en difficulté, pourrait bientôt enregistrer une reprise.
Toujours selon S&P Global, le secteur manufacturier allemand, qui représente environ un cinquième de la plus grande économie européenne, a montré en mai des signes encourageants, la production et les nouvelles commandes ayant diminué à un rythme beaucoup plus lent que le mois précédent.
L’enquête a également révélé que le secteur manufacturier britannique est passé en territoire positif en mai après un long déclin, mais la hausse des prix demandés par les entreprises pourrait inciter la Banque d’Angleterre (BoE) à se montrer davantage prudente quant à une éventuelle baisse de ses taux directeurs.
Outre-Atlantique, l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM) a montré que l’activité manufacturière aux Etats-Unis s’est contractée en mai pour un deuxième mois consécutif, les nouvelles commandes de biens ayant enregistré leur plus forte baisse depuis près de deux ans.
CHANGES
Le dollar recule (-0,47%) face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro gagne (0,42%) à 1,0886 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires en zone euro reculent avec l’anticipation renouvelée des opérateurs sur les baisses des taux de la BCE.
Le rendement du dix ans allemand perd 0,9 point de base (pb) à 2,5760%, celui du deux ans perdant 0,7 pb à 3,0280%.
Les marchés obligataires américains font de même, celui à dix ans perdant 10,8 points de base à 4,4041%, et celui à deux ans 7,5 pb à 4,8184%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule malgré la décision de l’Opep+ de prolonger ses baisses de production jusqu’en 2025: le Brent reflue de 3,42% à 78,34 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 3,65% à 74,18 dollars.
(Rédigé par Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)