L’Europe finit dans le rouge, Francfort soulagée malgré les défis à venir
par Diana Mandia
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(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, à l’exception de Francfort, la volatilité des indices aux Etats-Unis ayant pesé sur le sentiment des investisseurs, qui ont par ailleurs évalué le scénario politique résultant de la victoire des conservateurs en Allemagne.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,78% à 8.090,99 points. À Paris Francfort, le Dax a pris 0,60% et à Londres, le FTSE 100 a fini stable.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé 0,42%, le FTSEurofirst 300 de 0,12% et le Stoxx 600 de 0,10%.
Les Bourses européennes, soulagées plus tôt lundi par la victoire des conservateurs en Allemagne et la perspective d’une coalition rapide avec les sociaux-démocrates (SPD), ont viré au rouge vers la fin de la séance dans le sillage de Wall Street, qui souffre d’une série d’indicateurs récents faisant craindre un ralentissement de l’économie.
À Francfort, exception parmi les grandes Bourses européennes lundi, les investisseurs se concentrent désormais sur le défi de la formation d’un gouvernement allemand capable de mener à bien les réformes budgétaires nécessaires pour sortir la première économie de la zone euro de deux années consécutives de contraction.
Friedrich Merz, le chef de file du bloc conservateur CDU/CSU arrivé en tête dimanche, souhaite une coalition avec le SPD du chancelier sortant Olaf Scholz, arrivé en troisième position, mais la tentative risque d’être laborieuse en raison des profondes divisions politiques entre les deux potentiels partenaires.
Le SPD, qui a obtenu son plus mauvais résultat de l’après-guerre, pourrait mettre un prix élevé à tout accord, dont Friedrich Merz a besoin car il exclut toute alliance avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivé en deuxième position. Le codirigeant des sociaux-démocrates, Lars Klingbeil, a déclaré lundi que sa formation réfléchirait attentivement et ne rejoindrait pas un gouvernement de coalition par défaut.
La marge de manoeuvre dont disposera le futur gouvernement incite également à la prudence : l’AfD et le parti de gauche Die Linke ont remporté ensemble un tiers des sièges du nouveau parlement, ce qui est suffisant pour bloquer les projets de modification de la constitution, y compris un assouplissement du frein à l’endettement, que certains économistes considèrent comme essentiel pour relancer la première économie de la zone euro.
« Bien que M. Merz semble déterminé à desserrer le frein à l’endettement, qui limite les emprunts annuels à 0,35% du PIB, cela ne sera pas simple, car il aura besoin d’une majorité des deux tiers au parlement », a déclaré Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
L’incertitude persiste par ailleurs quant à un éventuel accord de paix en Ukraine, qui est entrée ce lundi dans sa quatrième année de guerre, alors que le président français Emmanuel Macron s’entretient lundi avec son homologue américain Donald Trump, après le revirement opéré par la Maison blanche en faveur de la Russie.
VALEURS
Les groupes allemands de défense Rheinmetall, Hensoldt et Renk ont progressé de 3% à 6,4%, soutenus par les perspectives d’augmentation des dépenses militaires après la victoire des conservateurs dimanche.
La société d’ingénierie Siemens Energy, le fabricant français d’équipements électriques Schneider Electric et leur rival suisse ABB ont perdu entre 4% et 6,9%, plombés par une note de TD Cowen publiée vendredi signalant l’annulation par Microsoft des contrats de location de centres de données d’IA aux Etatas-Unis, ce qui laisse présager une surabondance de l’offre chez le géant de la technologie.
Le fournisseur français de services satellitaires Eutelsat, qui a réalisé avec succès les premiers tests à l’échelle mondiale portant sur la technologie 5G pour les réseaux non terrestres (NTN), a pris 10%.
Just Eat TakeAway.com s’est envolé de 54% après que Prosus a déclaré son intention de lancer une offre publique d’achat pour le groupe de livraison de nourriture.
A WALL STREET
Aux États-Unis, où les indices avaient ouvert en hausse lundi, le Standard & Poor’s 500 et le Nasdaq se sont rapidement retournés à la baisse, plombés encore une fois par une série d’indicateurs économiques publiés la semaine dernière, et alors que les investisseurs attendent les résultats du géant des puces Nvidia mercredi.
A l’heure de la clôture en Europe, les échanges sont volatiles : le Standard & Poor’s 500 prend 0,06% et le Nasdaq Composite cède 0,43%. Le Dow Jones avance quant à lui de 0,33%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Sur le plan macroéconomique, l’inflation de la zone euro a accéléré sur un an en janvier, conformément à la première estimation, selon les données définitives de Eurostat, tandis que le moral des entrepreneurs allemands a augmenté moins que prévu en février, a montré une enquête de l’institut Ifo publiée lundi.
CHANGES
L’euro progresse de 0,18% à 1,0477 dollar après avoir atteint un plus haut d’un mois à 1,0528 dollar plus tôt lundi, soutenu par la victoire électorale des conservateurs allemands.
Le dollar recule de 0,05% face à un panier de devises de référence.
TAUX
Les rendements des obligations ont hésité lundi dans la zone euro, le résultat des élections législatives allemandes ayant renforcé les attentes de politiques favorables à la croissance, même si l’incertitude demeure quant à la réforme du frein à l’endettement au temps qu’il faudra pour parvenir à une coalition.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a grappillé 0,6 point de base à 2,4700%. Le deux ans à quant à lui cédé 1,6 point de base à 2,0840%.
Aux Etats-Unis, le rendements des Treasuries à dix ans recule de 2 points de base à 4,4003%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont en légère hausse lundi, les investisseurs attendant des éclaircissements sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine et évaluant la perspective d’une reprise par l’Iraq des exportations de brut depuis le Kurdistan, sous la pression des Etats-Unis.
Le Brent prend 0,39% à 74,72 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,4% à 70,68 dollars.
A SUIVRE LE 25 FÉVRIER:
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)
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