Les responsables de la BCE favorables à des hausses de taux anticipées, selon des sources
par Balazs Koranyi
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
WASHINGTON (Reuters) – Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sont disposés à mettre fin le plus tôt possible à son programme de rachats d’actifs et à relever dès juillet ses taux d’intérêts, ont déclaré neuf sources à Reuters.
La BCE reste l’une des banques centrales les plus prudentes du monde puisque plusieurs d’entre elles, dont la Réserve fédérale (Fed) américaine et la Banque d’Angleterre, ont déjà entamé la remontée des taux pour tenter de juguler l’envolée des prix.
Elle a racheté pour près de 5.000 milliards d’euros de dette publique et privée depuis 2014 dans le cadre de sa stratégie d' »assouplissement quantitatif » visant à soutenir le crédit mais aussi à relancer l’inflation, qui a très longtemps été inférieure à son objectif de 2% par an.
Mais la donne a changé ces derniers mois puisque l’envolée des prix de l’énergie et de nombreuses matières premières a porté l’inflation dans la zone euro à 7,5%, un niveau sans précédent dans l’histoire de la monnaie unique.
La BCE a mis du temps à admettre que cette poussée inflationniste n’était pas simplement temporaire mais elle doit désormais répondre aux craintes d’un ancrage prolongé de l’inflation, exprimées y compris par certains membres du Conseil.
« A mon sens, tous les critères sont désormais réunis pour relever les taux d’intérêt », a dit l’une des sources de Reuters qui s’exprimait sous les sceau de l’anonymat.
Certains membres du Conseil des gouverneurs reprochent à la BCE de sous-estimer le niveau de l’inflation et ils jugent que les nouvelles projections sont un pas vers un retour à la réalité.
« Quand (le chef économiste) Philip Lane a présenté les chiffres, certains ont applaudi », dit une autre source de Reuters.
Sans aller jusqu’à évoquer une hausse de taux dès cet été, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré vendredi que l’institution monétaire devait mettre fin à son programme d’achats d’obligations dès le troisième trimestre et relever ses taux avant la fin de l’année.
Toutes les sources, ou presque, anticipent au moins deux hausses de taux cette année et quelques unes pensent même qu’une troisième pourrait intervenir avant le 31 décembre.
(Reportage Balazs Koranyi; version française Nicolas Delame)