La France compte débloquer 42 milliards d’euros de son plan de relance d’ici fin 2021
Le gouvernement a présenté lundi un projet de budget pour 2021 destiné à sortir la France de sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale avec l’injection, dès l’année prochaine, de 42 milliards d’euros dans l’économie sur les 100 milliards de son plan de relance.
Le gouvernement prévoit une contraction de 10% du produit intérieur brut (PIB) cette année en raison de la crise provoquée par le nouveau coronavirus, qui a paralysé l’activité pendant les deux mois du confinement de la population au printemps. La France, deuxième économie de la zone euro, subit ainsi l’une des plus fortes récessions en Europe.
Paris a déjà mobilisé plus de 470 milliards d’euros en reports ou exonérations de taxes, dispositifs de chômage partiel et prêts garantis par l’Etat pour tenter de soutenir les entreprises et les ménages, ce qui a fait bondir le déficit public à 10,2% du PIB cette année.
L’économie française a néanmoins entamé son redressement depuis la levée du confinement et le gouvernement prédit une croissance de 8% l’an prochain, gonflée par un plan de relance de 100 milliards d’euros dont il compte débloquer 42 milliards d’ici fin 2021.
« Nous allons veiller attentivement au décaissement rapide des 42 milliards d’euros », a dit le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) à la presse.
Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a jugé « prudente » la prévision d’activité pour 2020 et de « volontariste » l’ampleur du rebond anticipé pour l’année prochaine, en soulignant les incertitudes « exceptionnellement élevées » liées à la crise sanitaire. Il considère aussi que l’objectif de déficit public (6,7% du PIB l’an prochain après 10,2% cette année) est « atteignable ».
La crise du COVID-19 a creusé un trou de plus de 100 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat, faisant grimper le déficit à 195 milliards cette année.
La dette devrait en conséquence gonfler elle aussi pour atteindre 117,5% du PIB cette année, après un peu moins de 100% l’an dernier, avant de refluer légèrement à 116,2% en 2021.
Bruno Le Maire a déclaré que cette dette serait remboursée par la croissance économique, par une gestion saine des finances publiques et par la poursuite de réformes structurelles.
Le ministre de l’Economie a souligné l’importance du soutien apporté par la Banque centrale européenne (BCE) via sa politique monétaire de taux ultra-bas et d’achats de titres massifs sur les marchés, qui permettent de maintenir le coût de l’emprunt à un niveau très faible.
« Si nous pouvons engager ce plan de relance et si nous pouvons considérer la dette comme un investissement, c’est aussi parce que nous avons une politique monétaire de la BCE qui le permet et qui nous protège », a-t-il dit.
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