La CEA appelle le G20 à apporter un soutien sanitaire et économique immédiat à l’Afrique
La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a exhorté jeudi le Groupe des 20 (G20) à apporter sans tarder une réponse sanitaire et humaine et une relance économique d’urgence aux pays africains afin de soutenir leurs efforts dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.
« C’est une crise internationale qui touche le monde entier. Cependant, l’Afrique sera frappée plus durement avec des répercussions économiques graves et durables, ce qui menacera les progrès et perspectives, creusera les inégalités entre et au sein des pays et fera empirer les fragilités actuelles », a déclaré la CEA dans un communiqué publié jeudi.
Faisant observer que les pays africains ont besoin de soutien pour se préparer à la crise sanitaire et à ses retombées économiques, la CEA a aussi souligné que « les mesures prises en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, telles que la distanciation sociale et le lavage régulier des mains, représenteront un défi particulier pour les pays disposant d’une connectivité internet limitée, de populations denses, d’un accès inégal à l’eau et de dispositifs de protection sociale limités ».
La CEA, qui a noté que les pays africains se préparaient actuellement aux pires effets de la pandémie en accord avec les mesures adoptées partout dans le monde, a également souligné que le G20 doit s’atteler à trois tâches majeures.
Selon la commission onusienne, les pays membres du G20 devraient « soutenir une réponse sanitaire et humaine immédiate, favoriser sans tarder une relance économique d’urgence pour aider les gouvernements africains dans leurs efforts de lutte contre la pandémie de COVID-19 et mettre en oeuvre des mesures d’urgence pour préserver 30 millions d’emplois directement touchés sur le continent, notamment dans les secteurs touristique et aérien ».
« Les dirigeants du G20 devraient soutenir et encourager l’ouverture de corridors commerciaux, surtout pour les produits pharmaceutiques et autres fournitures médicales, encourager la mise à niveau des infrastructures sanitaires et fournir une assistance directe aux établissements existants », peut-on lire dans le communiqué de la CEA.
Cela permettra aux pays de se concentrer autant que possible sur la prévention et de commencer à construire des centres de soins, a souligné la CEA, ajoutant que l’aide devrait être fournie à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et au Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC Afrique), les fonds étant redirigés à travers le Fonds mondial (de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme), GAVI (Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation, partenariat des secteurs public et privé) et d’autres organismes.
Selon la CEA, les dirigeants du G20 devraient annoncer 100 milliards de dollars (en plus des 50 milliards déjà engagés) pour financer la riposte sanitaire immédiate, les dispositifs de protection sociale pour les plus vulnérables, l’alimentation des enfants non scolarisés et la protection des emplois.
La CEA estime que le COVID-19 pourrait mener à une chute des recettes africaines sur l’exportation de carburants à hauteur d’environ 101 milliards de dollars en 2020.