La BCE doit tempérer les spéculations sur les taux alors que l’inflation diminue
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par Francesco Canepa et Balazs Koranyi
FRANCFORT (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) se prêtera jeudi à un difficile exercice d’équilibriste, alors qu’elle devrait réduire ses prévisions de croissance et d’inflation tout en essayant de tempérer les spéculations sur des réductions imminentes des taux d’intérêt.
La BCE est certaine de laisser les coûts d’emprunt à des niveaux record, le seul changement de politique possible étant lié à la fin de son dernier programme d’achat d’obligations, héritage de la pandémie de COVID-19.
La dernière réunion de l’année de la banque centrale sera toutefois loin d’être ennuyeuse, sa présidente Christine Lagarde étant sous pression pour défendre ou abandonner ses prévisions, selon lesquelles les taux resteront au même niveau au cours des deux prochains trimestres.
Les investisseurs s’attendent désormais à une première baisse des taux au printemps, ce qui pourrait faire de la BCE la première grande banque centrale à faire marche arrière après un effort global visant à réduire l’inflation.
Christine Lagarde devrait toutefois aller à l’encontre des spéculations pariant sur une réduction des taux, alors qu’il a fallu un an et demi et dix hausses consécutives des taux à la BCE pour placer l’inflation sur une trajectoire descendante qui soit convaincante.
« Nous nous attendons à ce que la BCE reconnaisse que l’inflation a diminué plus rapidement que prévu, mais à ce qu’elle se garde de crier victoire prématurément », ont déclaré les économistes de Deutsche Bank.
Christine Lagarde ne pourra guère s’appuyer sur les projections économiques actualisées de la BCE, qui devraient revoir à la baisse les prévisions d’inflation et de produit intérieur brut (PIB) en particulier pour l’année prochaine.
Les économistes interrogés par Reuters estiment que les prix dans la zone euro augmenteront de 2,5% en 2024, de 2,1% en 2025 et de 2% en 2026, se rapprochant ainsi de l’objectif de la banque centrale après une hausse exceptionnelle de 5,5% cette année.
Le problème pour Christine Lagarde et ses collègues du Conseil des gouverneurs est que les projections de la BCE ont souvent été trop éloignées de la réalité, notamment en 2021, lorsque la banque centrale n’a pas su anticiper la hausse de l’inflation.
Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a donné le ton la semaine dernière, lorsqu’elle a exclu de nouvelles hausses des taux d’intérêt en raison d’une baisse « remarquable » de l’inflation.
Christine Lagarde devrait faire écho à l’argument selon lequel les responsables de politique monétaire ne devraient pas donner comme cadrage que les taux resteront stables après mi-2024, mais devraient plutôt se concentrer sur les données économiques.
« Nous nous attendons à un changement de ton clair, avec une dépendance aux données pour toute décision à venir encore plus importante que par le passé », a déclaré Dirk Schumacher, économiste chez Natixis.
Les opérateurs du marché parient sur une réduction possible des coûts d’emprunt dès le mois de mars et une faible majorité des économistes interrogés par Reuters pensent qu’elle interviendra d’ici le mois de juin.
(Reportage Francesco Canepa; version française Camille Raynaud)
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