Israël: La banque centrale veut de la clarté sur les dépenses de défense
par Steven Scheer
JERUSALEM (Reuters) – Le directeur de la banque centrale d’Israël a appelé dimanche le gouvernement à mettre en œuvre une politique budgétaire responsable en réduisant les dépenses non liées à la défense afin de compenser toute nouvelle augmentation du budget militaire.
Les législateurs ont approuvé ce mois-ci un budget de l’État modifié pour 2024 qui ajoute des dizaines de milliards de shekels pour financer la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza, alors que le conflit dure depuis bientôt six mois.
Amir Yaron, gouverneur à la Banque d’Israël, a déclaré qu’un comité devrait être créé prochainement afin d’établir le budget de la défense en toute connaissance de cause.
« Il devrait définir les besoins d’Israël en matière de défense dans les années à venir et formuler un programme budgétaire pluriannuel approprié qui tiendra compte de toutes les ramifications sur l’économie », a-t-il indiqué dans une lettre adressée aux ministres et aux membres du parlement.
« Il est important que, s’il y a une augmentation supplémentaire de ce budget au-delà de ce qui a déjà été décidé, elle soit accompagnée d’ajustements fiscaux qui empêcheront au moins une augmentation durable du ratio de dette publique sur PIB. »
Israël a l’intention d’augmenter de quelque 20 milliards de shekels (5 milliards d’euros) ses dépenses annuelles de défense à l’avenir.
Le budget amendé prévoit également le versement d’indemnités aux ménages et aux entreprises victimes de la guerre, déclenchée par l’attaque choc du Hamas contre Israël du 7 octobre.
Il prévoit un déficit de 6,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, contre 2,25% avant la guerre. En février, le déficit est passé de 4,8% en janvier à 5,6% sur les 12 mois précédents.
Amir Yaron a déclaré que l’économie israélienne était confrontée à des défis importants, en particulier une faible productivité du travail et des compétences de base insuffisantes qui empêchent les hommes juifs ultra-orthodoxes et les femmes arabes de s’intégrer au marché du travail.
L’économie israélienne a connu une croissance de 2% en 2023, avec un PIB par habitant nul. Le gouverneur a déclaré que l’économie israélienne était entrée en guerre avec de bons fondamentaux économiques et que, par le passé, elle s’était rapidement remise des crises.
(Reportage de Steven Scheer ; rédigé par Kirsten Donovan, version française Benjamin Mallet)
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