États-Unis: Les écarts de rémunération ont augmenté en 2021 dans les entreprises à bas salaires
LONDRES (Reuters) – Les écarts de rémunération entre les employés et les dirigeants de 300 entreprises américaines cotées en bourse ayant le salaire médian le plus bas ont grimpé en 2021, selon un rapport de l’Institut d’études politiques (IPS) publié mardi.
Selon l’étude, l’écart moyen était de 670 pour 1 en 2021, contre 604 pour 1 l’année précédente, tandis que 49 entreprises présentaient des ratios supérieurs à 1.000 pour 1.
La rémunération moyenne des dirigeants a augmenté de 2,5 millions de dollars (2,34 million d’euros) pour atteindre 10,6 millions de dollars, tandis que la rémunération médiane des travailleurs a augmenté de 3.556 dollars pour atteindre 23.968 dollars.
Ces résultats donneront de nouveaux arguments aux investisseurs qui défendent plus de justice sociale dans le cadre des critères Environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Les entreprises américaines font face cette année à une vague sans précédent de résolutions d’actionnaires liées aux critères ESG, la question du traitement des travailleurs étant fréquemment soulevée.
« Pendant la pandémie, les travailleurs à bas salaire ont démontré à quel point ils sont essentiels au fonctionnement de notre économie. Avec des bénéfices en hausse en 2021, les entreprises ont eu l’opportunité de faire un grand pas vers une plus grande équité salariale », a déclaré Sarah Anderson, directrice du projet Économie mondiale à l’IPS.
L’étude a révélé que dans 106 des entreprises, le salaire médian des travailleurs n’a pas suivi le taux d’inflation moyen de 4,7% aux États-Unis au cours de la période. Dans ce groupe, 67 entreprises ont dépensé un total de 43,7 milliards de dollars en rachats d’actions au cours de la période, augmentant ainsi la rémunération en actions des dirigeants.
En réaction, un nombre croissant de travailleurs cherchent à changer d’emploi, une tendance connue sous le nom de « la grande démission ».
Une enquête mondiale réalisée en mars par le cabinet de consultants PwC a révélé qu’un travailleur sur cinq était « extrêmement » ou « très susceptible » de changer d’employeur au cours des 12 prochains mois.
La pandémie de COVID-19 a conduit les investisseurs à s’intéresser de plus près à la façon dont les entreprises traitent leur personnel, même si, comme lors de la récente assemblée annuelle d’Amazon (), beaucoup ont hésité à s’opposer à la direction sur ces questions.
(Reportage Simon Jessop; version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)