Au Soudan, le directeur d’une école chrétienne prie chaque jour pour le retour de sa femme
Philips Titus Kafi est un père de famille chrétien et directeur d’une école chrétienne qui compte plus de 240 élèves dans les monts Nouba. Il gagne sa vie en exploitant sa ferme. En raison de la guerre, il vit séparé de sa femme. Il espère sans cesse son retour.
Philips Titus Kafi est un chrétien âgé de 32 ans. Il est né dans le village de Dabakaya, dans le sud du Soudan, alors que la guerre de sécession entre le Nord et le Sud était particulièrement violente. Sa famille a dû changer de lieu de résidence à plusieurs reprises. Malgré tout, il a pu aller à l’école et finalement terminer sa scolarité à Kaduqli, la capitale de l’État fédéré du Kordofan du Sud, une région majoritairement chrétienne.
Directeur d’une grande école
Philips tient beaucoup à ce que les enfants défavorisés puissent également aller à l’école : « Je dirige bénévolement l’école de notre Église à Dabakaya », explique-t-il. Pour assurer la subsistance de sa femme et de ses deux enfants, il vend une partie des produits agricoles qu’il cultive lui-même.
Des conditions de vie pénibles
Le bonheur de la jeune famille est mis à rude épreuve depuis le début de la guerre civile au Soudan en avril 2023. L’épouse de Philips est bloquée à Kaduqli, où elle s’était simplement rendue pour faire des achats juste avant que la guerre éclate. En raison du manque de moyens de télécommunication dans les monts Nouba, Philips ne peut pas contacter sa femme et ne sait donc pas comment elle se porte. « Je prie chaque jour pour que ma femme revienne auprès de moi et de nos deux enfants », raconte-t-il, le regard voilé par les larmes.
Malgré cette situation éprouvante, ce chrétien soudanais continue à s’engager sans relâche pour ses enfants et pour les 242 élèves de l’école chrétienne de Dabakaya : « Accessoirement, grâce à une bicyclette offerte par CSI, je parviens à mieux gérer mon quotidien exigeant et je peux me rendre plus rapidement à ma ferme. J’ai également besoin de moins de temps pour transporter l’eau et le bois que je ramasse ou pour me rendre dans les villages environnants afin de trouver de la nourriture pour mes enfants. »
Reto Baliarda
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