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Les chrétiens du Nigeria demandent à être protégés des islamistes peuls

Au Nigéria, une organisation de jeunes chrétiens demande une intervention musclée contre les milices islamistes peules qui commettent régulièrement des attaques dans l’État fédéré de Plateau et dans d’autres régions du centre du pays.
Après de nouvelles attaques dans l’État fédéré de Plateau, au centre du Nigéria, l’organisation de jeunesse chrétienne Berom Youth-Moulders Association (BYM) a publié une déclaration appelant à une action militaire urgente pour endiguer le flot de violence antichrétienne. Elle fait valoir que les islamistes peuls veulent s’emparer des villages chrétiens.

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Depuis plus de six ans, les milices de l’ethnie musulmane peule attaquent la population dans la ceinture centrale du pays. Cette région est peuplée de Nigérians majoritairement chrétiens. Jusqu’à présent, des dizaines d’entre eux ont déjà été tués lors de ces attaques et des millions de personnes ont été déplacées.

L’on craint un nouveau massacre

La déclaration de BYM demande à la force militaire Operation Safe Haven (OPSH) de prendre des mesures « urgentes » pour éviter que l’État fédéré de Plateau « ne devienne un théâtre d’effusion de sang, comme cela a été le cas par le passé ».

L’organisation met en garde contre une répétition du massacre de Noël de l’année dernière dans cet État, qui a fait plus de deux-cents morts.

« Nous croyons fermement que la poursuite des meurtres, des attaques, de la destruction délibérée des récoltes et des terres agricoles sont des tentatives de terroriser notre peuple par une nouvelle série de massacres comme celui de la veille de Noël de l’an dernier », peut-on lire dans la déclaration.

Du 23 au 25 décembre 2023, une vague d’attaques coordonnées a visé les chrétiens qui célébraient Noël. Un pasteur local, Dawell Luka Gideon, a raconté à CSI comment les attaques ont brusquement transformé les festivités de sa communauté en une période d’horreur : lui-même a perdu sa femme et ses cinq enfants dans ce massacre.

Le gouverneur de cet État fédéré, Caleb Mutfwang, n’a pas mâché ses mots en qualifiant les meurtres de « génocide de Noël » dans un message sur X.

Les partisans de la paix

Dans sa déclaration, l’organisation de jeunesse chrétienne offre son soutien aux forces militaires et au gouverneur Caleb Mutfwang dans leur action en faveur de la paix et du maintien de la démocratie.

La BYM appelle les autorités à rechercher et à arrêter les meurtriers, à indemniser les agriculteurs pour la destruction de leurs récoltes et le vol de leurs biens, et à fournir une assistance médicale aux blessés.

Elle lance également un appel à la Plateau Task Force pour la restitution des terres conquises par les islamistes peuls.

Des attaques indiscriminées

Ces dernières semaines, les attaques de militants peuls contre des communautés d’agriculteurs chrétiens se sont intensifiées. Trois personnes, dont une mère et son fils, ont été tuées fin octobre et début novembre 2024 lors de deux attaques arbitraires contre des chrétiens dans l’État fédéré de Plateau.

Dans l’État fédéré de Benue, au sud de la capitale Abuja, les dernières attaques ont fait plus de vingt morts. Le 30 octobre, les islamistes ont assassiné quinze personnes lors d’un raid de deux heures sur le village d’Anyiin. Quelques jours plus tard, des miliciens peuls ont fait irruption dans la communauté agricole majoritairement chrétienne d’Ayilomo, tuant six personnes.

« Les islamistes peuls nous attaquent presque quotidiennement, tuant les chrétiens et incendiant nos maisons et nos lieux de culte, » a déclaré Paul Adetsav, un responsable de la communauté d’Ayilomo.

L’année dernière, Solomon Dalyop Mwantiri, président de BYM, a estimé que les assaillants peuls avaient pris le contrôle d’au moins cent-deux villages dans l’État fédéré.

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