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L’Église évangélique réformée vaudoise empoigne ses difficultés

Réunis en Synode les 25 et 26 mars à Tolochenaz, les délégués de l’Église réformée vaudoise ont mis sur pied un groupe de travail sur la gouvernance et élu leur nouveau conseiller synodal et trésorier.
Face à de récentes démissions, aux lourdeurs institutionnelles régulièrement évoquées à l’interne et autres aux besoins exprimés de revoir des modes de fonctionnement de l’institution, l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV) a décidé de prendre sérieusement les choses en main. Lors de la session extraordinaire de son Synode (organe délibérant), les 25 et 26 mars à Tolochenaz, elle a en effet décidé de mettre sur pied un groupe de travail sur la gouvernance, une initiative proposée par plusieurs délégués suite aux difficultés présentées lors de sa précédente session.

Les délégués ont élu à cet effet sept membres, qui seront rejoints par six autres nommés par le Conseil synodal (exécutif). Le groupe aura jusqu’au 31 août pour remettre au Conseil synodal un rapport établissant un diagnostic des points d’attention et un inventaire des mesures concrètes pour assainir les dysfonctionnements et inadéquations identifiés.

Exécutif enfin au complet

Une autre difficulté a également trouvé sa résolution en cette séance extraordinaire. Cela fait en effet sept mois que le Conseil synodal de l’EERV fonctionne en effectif réduit, suite à la démission de son trésorier. Depuis, l’appel aux candidatures était resté lettre morte. L’élection complémentaire du septième sage, initialement prévue à la session d’automne du Synode, a finalement eu lieu.

Plus qu’un conseiller synodal, c’est la fonction de trésorier qui était mise en avant dans le profil recherché: des connaissances en comptabilité et finance, une expérience dans la direction d’un organisme fonctionnant de façon similaire à l’EERV, la maîtrise de la gestion d’une institution et de bonnes connaissances des rouages étatiques étaient notamment attendues. Et pour cause: la négociation avec l’État concernant la convention de subventionnement pour les 2025-2030 est à l’agenda.

Quatre candidats étaient en lice, dont deux mettaient en avant leur expertise dans les domaines de la finance et de l’administration. Après deux tours, la victoire s’est jouée dans un mouchoir de poche. Christian Daenzer a remporté l’élection avec 23 voix. À 73 ans, cet ancien municipal de Château d’Œx, patron d’une quincaillerie en collaboration avec son fils, est aussi prédicateur laïc et catéchète de son Église. Le 1er avril, il rejoindra donc le Conseil synodal.

Mariage pour tous, quelle liturgie?

En marge de la session, le Conseil synodal a organisé une rencontre en lien avec le mariage pour tous, qui entrera en vigueur le 1er juillet. En 2013, l’EERV a modifié son Règlement ecclésiastique pour intégrer un rituel pour couple de même sexe lié par le partenariat enregistré. Aujourd’hui, le Conseil synodal s’interroge sur l’ampleur à donner à une adaptation du Règlement en conformité avec le nouveau droit. Il proposera d’ailleurs un rapport à la session synodale de juin. À ce stade, la rencontre avait donc pour objectif de donner la parole aux différentes positions sur le sujet et de mettre en évidence les enjeux pour l’EERV, avant qu’un débat décisionnel se tienne en juin.

À la tribune, les intervenants ont présenté les enjeux juridiques et théologiques avant de laisser la place à des prises de position autant en faveur qu’opposées à une liturgie commune de bénédictions de mariage pour tous les couples. La rencontre ouvrait un échange avec le public, largement composé de délégués au Synode. Pourtant, l’essentiel des réactions s’est cristallisé autour de la prise de position de l’ancienne déléguée au Synode et juriste Suzette Sandoz qui avait centré son argumentaire sur le lien entre conjugalité et filiation et le droit à l’enfant à avoir un père. Des arguments qui ont suscité de vives réactions à son encontre.

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