Le suspect de l’attaque de Paris voulait viser Charlie Hebdo
par Matthias Blamont
PARIS (Reuters) – L’auteur présumé de l’attaque à l’arme blanche survenue vendredi devant les anciens locaux de Charlie Hebdo est passé aux aveux et a déclaré avoir voulu viser le journal satirique, a indiqué à Reuters une source policière.
Selon cette source, l’assaillant a dit avoir délibérément visé Charlie Hebdo en raison de la republication par le journal de caricatures du prophète Mahomet.
Une source judiciaire a en outre indiqué que la garde à vue du suspect, qui pourrait être suivie d’une mise en examen, avait été prolongée samedi matin.
Selon une source policière, deux personnes supplémentaires – le frère de l’auteur de l’attaque et une connaissance de ce dernier – ont été placées en garde à vue samedi.
Un homme qui avait dans un premier temps été suspecté d’être le complice du suspect a par ailleurs été relâché tandis qu’un proche de l’auteur présumé, qui pourrait avoir été son colocataire dans un hôtel du Nord de Paris, a été lui arrêté.
Samedi en fin de journée, neuf personnes étaient en garde à vue dans le cadre de cette affaire, dont l’auteur présumé de l’attaque.
Deux personnes ont été blessées vendredi dans cette attaque à l’arme blanche devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, alors que se tient dans la capitale le procès de l’attentat de 2015 contre l’hebdomadaire.
L’agression est « manifestement un acte de terrorisme islamiste », a déclaré vendredi soir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur France 2. Le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’enquête.
L’auteur principal de l’attaque a été arrêté moins d’une heure après les faits, ainsi que le suspect dont la garde à vue a finalement été levée.
Dans la soirée, cinq autres hommes ont été interpellés et placés en garde à vue lors d’une perquisition à Pantin, en banlieue nord-est de Paris, au domicile supposé de l’auteur présumé de l’attaque, a dit à Reuters une source judiciaire vendredi.
Les deux victimes sont des employés de l’agence Premières lignes, une société de production visuelle toujours installée dans le XIe arrondissement près des anciens locaux du journal satirique, qui a dû quitter les lieux après la tuerie de 2015.
Sur France 2, Gérald Darmanin a déclaré que le principal suspect était arrivé sur le sol national il y a trois ans, qu’il avait le statut de mineur isolé et qu’il venait du Pakistan. Son identité n’a pas encore été établie, a-t-il précisé.