Le gouvernement britannique prévoit un emprunt record en 2020/2021
par William Schomberg et David Milliken
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LONDRES (Reuters) – La Grande-Bretagne empruntera près de 400 milliards de livres (448 milliards d’euros) lors de l’exercice fiscal annuel en cours afin de faire face à l’épidémie de coronavirus, a annoncé mercredi le ministre des Finances Rishi Sunak, alors que le déficit budgétaire atteindra un niveau record depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le produit intérieur brut (PIB) de la sixième puissance économique mondiale devrait reculer cette année de 11,3%, a précisé le ministre, du jamais vu depuis le début du XVIIIe siècle. Un rebond de 5,5% est toutefois attendu en 2021.
« Notre urgence sanitaire n’est pas encore terminée. Et notre urgence économique ne fait que commencer », a prévenu Rishi Sunak lors de la présentation devant la Chambre des communes de sa feuille de route budgétaire.
« Notre priorité immédiate est donc de protéger la vie et les moyens de subsistance des citoyens », a-t-il ajouté.
Evoquant les dernières prévisions en date de l’Office for Budget Responsibility (OBR), publiées en parallèle, Rishi Sunak a déclaré que les emprunts publics devraient grimper à 394 milliards de livres (441 milliards d’euros) au cours de l’exercice fiscal 2020/2021, qui a débuté en avril dernier.
Ce montant représente 19% du produit intérieur brut, un niveau sans précédent en temps de paix et près du double de celui observé après la crise financière mondiale de 2008.
Les emprunts publics avaient représenté un peu plus de 56 milliards de livres sur l’exercice 2019/2020, soit 2,5% du PIB.
Cette année, ils serviront à financer des mesures destinées à atténuer la crise, dont des programmes de réductions d’impôts et de chômage partiel.
L’OBR estime que l’économie ne retrouvera probablement son niveau d’avant-crise qu’à la fin de 2022.
Le ministre, de son côté, a revu à la hausse le coût de la lutte contre l’épidémie, l’estimant désormais à 280 milliards de livres par an contre environ 200 milliards précédemment.
Au cours de cette année et de la suivante, les dépenses de fonctionnement augmenteront en termes réels de 3,8%, le rythme le plus rapide depuis 15 ans, a précisé Rishi Sunak. Il a ajouté que 100 milliards de livres seraient débloqués l’an prochain pour des investissements à plus long terme, soit 27 milliards de livres de plus que l’an dernier.
Pour limiter les dépenses, la hausse des salaires de la fonction publique sera gelée, sauf pour les médecins, infirmiers et autres personnels de santé, a indiqué le ministre. Le budget consacré à l’aide à l’étranger sera également raboté.
L’épidémie de COVID-19 a fait près de 56.000 morts en Grande-Bretagne, pays d’Europe le plus endeuillé par la maladie.
La Grande-Bretagne doit également faire face au risque d’un « no-deal » avec l’Union européenne à moins de six semaines de la fin de la période de transition qui a suivi la sortie du pays du bloc.
(version française Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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