La banquise arctique a atteint sa deuxième superficie la plus faible
par Natalie Thomas
AU-DELA DU CERCLE ARCTIQUE (Reuters) – Le réchauffement observé dans l’Arctique a fait fondre la banquise dans des proportions qui ne s’étaient produites qu’une seule fois au cours des quarante précédentes années, ont annoncé lundi des scientifiques qui y voient un signe supplémentaire de la vitesse avec laquelle le changement climatique modifie cette région du globe.
Les images enregistrées par satellites montrent qu’au 15 septembre, la banquise ne couvrait plus que 3,74 millions de kilomètres carrés.
La marque la plus basse remonte à 2012, quand la superficie de la banquise à cette époque de l’année avait reculé à 3,41 millions de km². Mais les circonstances étaient particulières, des cyclones s’étant prolongés dans la saison et ayant disloqué la glace.
Ce n’est que la deuxième fois en 40 années d’observations que la superficie de la banquise passe sous les 4 millions de km², souligne le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), rattaché à l’Université du Colorado de Boulder. « C’est clairement épouvantable mais malheureusement pas surprenant », résume la glaciologue Twila Moon.
Les données réunies par les chercheurs du NSIDC montrent que la débâcle a été particulièrement rapide entre le 31 août et le 5 septembre sous l’effet d’une canicule centrée sur la Sibérie. En six jours, le rythme de la fonte de la banquise a été plus rapide qu’au cours d’aucune autre année figurant dans les annales.
A mesure que la glace polaire fond, elle libère des étendues d’eau libre qui absorbent les radiations solaires – quand la banquise elle les renvoient vers l’atmosphère. Cette modification amplifie le réchauffement, qui s’auto-alimente.
Ce qui explique qu’au cours des trente dernières années, les températures enregistrées dans l’Arctique ont augmenté plus de deux fois plus vite que dans le reste du monde.
Le même processus est à l’oeuvre concernant la couche de glace qui recouvre les terres arctiques du Canada et du Groenland, avec pour effet une élévation du niveau des océans.
(avec Cassandra Garrison à Buenos Aires; version française Henri-Pierre André)
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