George Floyd: Sibeth Ndiaye refuse de comparer la situation aux USA et en France
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – La porte-parole du gouvernement français Sibeth Ndiaye a appelé mercredi à faire preuve de prudence dans les comparaisons entre la France et les violences policières aux Etats-Unis, où la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans, lors d’un contrôle de police continue de susciter colère et indignation.
« Je crois que la situation de nos deux pays n’est pas tout à fait comparable ni sur le plan de l’histoire ni sur le plan de l’organisation de la société, j’appelle à aborder ces sujets avec énormément de prudence », a-t-elle déclaré au lendemain d’une manifestation, non autorisée, qui a réuni 20.000 personnes à Paris en mémoire d’Adama Traoré, un jeune homme noir décédé lors de son arrestation en 2016 dans des circonstances controversées.
« Il n’y a pas de violence d’Etat instituée dans notre pays : quand il y a des incidents, des fautes qui sont commises par les membres des forces de l’ordre, il y a des enquêtes et le cas échéant des sanctions lorsque les fautes sont avérées », a ajouté Sibeth Ndiaye lors du compte rendu du conseil des ministres à l’Elysée.
Lors des questions au gouvernement au Sénat, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a promis d’être « intransigeant » face à toute faute qui pourrait être signalée de la part des forces de l’ordre.
« Il faut faire en sorte que chaque faute, et il peut y en avoir, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes, fasse l’objet d’une enquête, (…) d’une décision, (…) d’une sanction », a-t-il dit.
« Je suis sur ce sujet intransigeant parce que l’exigence que nous avons vis-à-vis des policiers qui fauteraient, c’est garantir la sérénité du travail de l’ensemble de la police et de la gendarmerie, c’est garantir la défense de cette police républicaine qui au quotidien combat le racisme, l’antisémitisme et s’engage au quotidien pour défendre l’honneur de la République », a ajouté Christophe Castaner.
Certains membres des forces de l’ordre en France ont été accusés ces dernières années d’usage disproportionné de la force, notamment lors des manifestations des Gilets jaunes en 2018 et 2019.
Le gouvernement actuel a toujours récusé le terme de « violences policières », dénoncées par des organisations de défense des droits de l’Homme, et refusé de généraliser certains comportements à l’ensemble de la profession.
L’exécutif a toutefois légèrement infléchi sa position en début d’année, avec l’annonce par Emmanuel Macron d’un travail visant à « améliorer la déontologie » des forces de sécurité.
(Marine Pennetier, édité par Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse)