France: Les dépenses publiques à un « niveau d’alerte », dit Villeroy
PARIS (Reuters) – Le niveau de croissance des dépenses publiques françaises a atteint un niveau d’alerte, même en tenant compte du plan de soutien adopté en réponse à la crise du coronavirus, a prévenu samedi le gouverneur de la Banque de France.
« Il y a une vraie alerte. Il faut que nous retrouvions la maîtrise (des dépenses publiques) », a déclaré François Villeroy de Galhau sur France Inter.
« Nous ne pouvons pas tout nous offrir, tout le temps », a-t-il insisté, en rappelant que les dépenses publiques de la France ont augmenté « de 1% en moyenne, après inflation » au cours des dix dernières années.
Aujourd’hui, « les dépenses hors Covid augmentent encore plus vite qu’avant, que le 1% », a mis en garde le gouverneur de la Banque de France en citant une étude du Haut conseil des finances publiques.
La France a dévoilé un plan de soutien de 100 milliards d’euros le mois dernier, ce qui correspond à 4% du produit intérieur brut (PIB).
Villeroy de Galhau a souligné que la France a un niveau de dépenses publiques « déjà plus élevé que celles de nos voisins alors que nous avons le même niveau social », ce qui traduit selon lui un problème d’efficacité.
« Il y a une dette justifiée qui est la dette Covid, il y a une dette dangereuse qui est celle où nous vivrions durablement au dessus de nos moyens », a-t-il insisté.
Le gouverneur de la Banque de France a rappelé le risque que fait peser un dérapage durable des dépenses publiques sur les taux d’emprunt, dont une hausse significative rendrait la dette française de plus en plus coûteuse à rembourser, voire dans un cas extrême l’impossibilité pour la France de continuer à emprunter sur les marchés.
L’agence de notation S&P a confirmé vendredi la note souveraine de la France et maintenu une perspective stable, estimant que « les récentes réformes économiques, budgétaires et structurelles gouvernementales ont amélioré la capacité de l’économie à affronter le choc temporaire actuel ».
(Mathieu Rosemain et Tangi Salaün)
Faites un don au Journal Chrétien avant le 31 décembre et bénéficiez de 66% de déduction fiscale