Pourquoi l’Afrique résiste face au coronavirus ?
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.L’Organisation mondiale de la santé avait envisagé le pire pour le continent africain. Mais paradoxalement celui-ci reste l’endroit le moins concerné par les ravages de la pandémie du covid-19…
Alors que l’Afrique subsaharienne ne comptabilisait que 233 cas de patients atteints de covid-19, le patron de l’OMS avait pris la parole le 18 mars pour s’inquiéter du sort du continent : « L’Afrique devrait se réveiller, elle doit se préparer au pire ! »
S’il est vrai que Tedros Adhanom Ghebreyesus évoquait des inquiétudes légitimes, force est de constater que les prévisions cataclysmiques de l’instance suprême de la santé n’ont pas encore eu lieu, deux mois plus tard.
Les raisons de cette surprenante résistance du continent le plus défavorisé de la planète, sont paradoxalement à mettre à l’actif des caractéristiques mêmes du virus puisqu’il s’attaque prioritairement aux personnes fragiles. Or, même si les pays subsahariens manquent drastiquement de personnel hospitalier en quantité suffisante (et encore plus d’infrastructures médicales), ils disposent néanmoins d’une population essentiellement jeune, essentiellement dynamique et ayant une alimentation qui n’est pas très industrialisée comme celle des pays Occidentaux.
Certes, les pays africains ne sont pas épargnés par cette insaisissable pandémie. Mais à ce jour (15 mai 2020, ndlr), l’Afrique compte environ dix fois moins de décès dus au coronavirus que la France par exemple, alors qu’elle a une population seize plus importante ! Un pays comme le Cameroun possède une population à 50% âgée de moins de vingt ans, contre 24% d’Italiens qui ont plus de 65 ans (3,5% au Cameroun). On peut donc remarquer que sur ce premier critère, la pyramide des âges est largement favorable à ces nations africaines qui peuvent compter sur la jeunesse de leur population pour lutter contre le coronavirus.
Ensuite, l’épidémie s’est d’abord déclenchée en Chine depuis le mois de décembre 2019, puis en Asie, en Europe, en Amérique… Entre-temps les pays africains ont pu observer l’évolution du virus et cela leur a permis de prendre des mesures anticipatives : fermetures de frontières, interdiction des manifestations publiques et des rassemblements, port du masque et autres gestes barrières…
On peut aujourd’hui constater que ces mesures ont finalement été payantes, même si elles n’ont pas pu empêcher le virus de se propager à l’intérieur du continent. Mais en se baladant dans les rues de Niamey ou encore de Ouagadougou, il est aisé de constater que presque tous les citoyens pratiquent un lavage de mains systématique et une distanciation sociale réglementaire. Sans oublier le port du masque qui a été rendu obligatoire.
Enfin, et non des moindres, certains pays africains ont connu l’expérience de l’épidémie d’Ebola, à l’instar de la Guinée ou encore de la RDC. Les pays subsahariens sont plus souvent confrontés aux menaces virales et aux maladies bactériennes, ce qui a rendu leurs systèmes sanitaires, bien que précaires, non moins vigilants.
Et si on ajoute à cela la pharmacopée traditionnelle africaine qui produit des remèdes assez efficaces, il faut comprendre pourquoi un pays comme Madagascar n’a même pas encore enregistré de décès estampillé covid-19 jusqu’à présent. Faisant mentir toutes les prédictions et prévisions hécatombiques de l’OMS, laquelle avait pourtant prévenu que l’Afrique devait se préparer à une catastrophe indescriptible.
Ecclésiaste Deudjui
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