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Dieu demeure omnipotent en dépit d’un agent à COVID-19 virulent

Depuis la détection du nouveau virus de la famille des Coronaviridae en décembre 2019, dans la ville de Wuhan en Chine, près de 1 342 000 cas confirmés sont déclarés à travers le monde entier. La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a causé plus de 74 500 décès au 06 avril 2020.

Face aux ravages de cette pandémie brutale et galopante, il est légitime de se demander comment Dieu peut permettre ce mal. Pourquoi le Dieu d’amour tout-puissant n’a-t-il pas empêché une telle crise sanitaire de survenir ? Pourquoi des hommes et des femmes, jeunes ou personnes âgées, doivent-ils endurer tant de souffrances ? Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Autant de questions qui taraudent les esprits en ces moments et auxquelles il importe d’apporter des réponses.

Le Dieu tout-puissant a créé des hommes divinisables

Au prime abord, il convient de souligner que la question ici ne porte ni sur l’omnipotence de Dieu ni sur sa bonté. Il ne s’agit pas de démontrer que Dieu est tout-puissant ou qu’il aime les hommes, mais de comprendre pourquoi il laisse faire la COVID-19, malgré sa toute-puissance et son amour infini, au risque de faire face à deux chefs d’accusation de sadisme et d’impuissance. Si aucune explication intelligente n’existait, Dieu serait, au mieux, coupable de non-assistance à personnes en détresses respiratoires, puisqu’il ne compatirait pas à la souffrance de ses créatures, alors qu’il peut tout faire. Au pire, il serait reconnu comme faible, dans la mesure où il compatit à la souffrance des hommes, mais ne serait pas en mesure d’agir en leur faveur. Que nenni !

Toute bonne réflexion chrétienne sur le mal naturel (maladies, catastrophes naturelles, mort) doit tirer sa lumière du projet de Dieu, tel qu’il nous est révélé dans la Bible, le livre qui nous parle justement de Dieu. Selon Gn 1,26-27, Dieu créa les hommes à son image, selon sa ressemblance. Les termes hébreux correspondant à « image » (ṣëlëm) et à « ressemblance » (demût) font référence à une entité qui est semblable, mais non identique, à une autre qu’elle représente. Le projet de Dieu n’est rien de moins que de créer des divinisables, des êtres appelés à devenir comme lui ! Et son intention est que les hommes « dominent… sur toute la terre » (Gn 1,26). Autrement dit, Dieu veut des êtres capables de le représenter sur la terre avec pour mission d’assujettir et de gouverner la terre.

On n’entre pas dans une telle vocation proprement inouïe par contrainte ou par automatisme. Le libre acquiescement de l’homme à la libre offre de Dieu et sa responsabilité sont indispensables. Nous savons d’expérience qu’il n’y a pas de contrat sans consentement. Parce que l’homme est capax Dei, appelé à la divinisation, il est créé imparfait et inachevé. Il est bien vrai que de la création de la terre jusqu’à celle des hommes, Dieu voit ce qu’il a fait et le déclare bon, même très bon. Cela ne signifie pas que Dieu qualifie sa création de parfaite. Nuance ! Il s’agit simplement de la reconnaissance et de l’appréciation que Dieu porte sur chaque ouvrage au fur et à mesure qu’il se fait. L’homme n’a pas été créé parfait. Il n’était même pas en mesure de discerner le bien et le mal. Il était peccable, mais perfectible. Son perfectionnement vers Dieu exige sa libre collaboration, mais aussi ses choix libres et ses actions responsables.

En cette condition d’imperfection et de tension vers l’infini, Dieu nous confie la terre pour « la cultiver et pour la garder » (Gn 2,15). Le monde nous est confié afin que nous en fassions une demeure toujours plus sûre. Notre responsabilité implique nécessairement que nous apprenions à connaître la nature, à la maîtriser, à prévenir les dangers, à soigner les maladies. Nous devons sans cesse partir à la recherche de nous-mêmes et de projets nous menant à nous surpasser. Ce faisant, nous construisons le monde, nous nous construisons nous-mêmes et l’humanité avance cahin-caha vers son accomplissement. Pour emprunter une formule de Collins, « la science nous révèle que l’univers, notre planète et la vie elle-même sont engagés dans un processus évolutif. »

Dieu ne peut faire intrusion dans ce combat de construction du monde sans modifier la liberté de sa création et interrompre les processus qui gouvernent la matière et l’énergie dans l’univers. Sans l’uniformité des lois naturelles, la science serait impossible et la technique serait compromise. Dieu ne peut intervenir dans ce processus de divinisation (theôsis), cher à la théologie orthodoxe, sans porter atteinte à la responsabilité inhérente à la vocation des hommes sur la terre. Si Dieu devrait bloquer tout mal naturel, comme la COVID-19, alors à chaque fois qu’une épidémie ou une catastrophe produit des conséquences atroces, la responsabilité morale des pouvoirs publics disparaîtrait. Les autorités qui ont le devoir de mettre en place des mesures de protection de leurs populations ne seraient plus tenues responsables et le monde deviendrait incohérent.

La discrétion de Dieu nous pousse à agir. Elle laisse la place à notre responsabilité pour que se lèvent des forces créatives qui n’auraient pas vu le jour autrement. Le silence du Dieu tout-puissant devant la COVID-19 est un signe qu’il nous veut autonomes et qu’il désire que nous repoussions nos limites pour grandir « à tous égards vers lui » (Ép 4,15). Il nous a dotés d’instinct de survie et de facultés cognitives. Au demeurant, même si nous tardons à trouver de remèdes, Dieu demeure « un être éternel doué de sagesse et de puissance », comme aime le désigner Isaac Newton.

Le Dieu souverain contrôle entièrement la situation

Même dans les temps les plus terribles de calamités, le Dieu de la Bible reste souverain et contrôle tout ce qui arrive. Satan est bien réel, le monde entier est sous son emprise, mais il ne décide point en dernier ressort et ne peut rien faire sans la permission de Dieu (Jb 1,12). Le récit de Job nous enseigne que Dieu ne fait rien par hasard et qu’il permet toute chose pour une raison. Il y a une sagesse infinie autant dans tout ce qu’il fait directement que dans tout ce qu’il laisse faire. Dieu n’a pas été surpris par la pandémie du coronavirus 2019. Il garde un contrôle parfait et ne permettra pas que la COVID-19 détruise l’humanité. Le malin ne peut agir hors des limites que Dieu lui fixe. Sa capacité de nuisance est certes énorme dans ces limites, mais il se heurtera toujours à la souveraineté de Dieu, incapable ontologiquement de l’outrepasser.

Le journal satirique Babylonbee du 13 mars 2020 titrait par ironie dramatique : « Derniers chiffres sur le coronavirus : 100 % du monde est toujours sous le contrôle de Dieu. » Le Dieu souverain reste aux commandes dans l’actuelle crise sanitaire et il impose des limites à la COVID-19. Nous l’avons déjà dit, les maux qu’il permet n’ont pas pour but d’exterminer les hommes, mais de les mobiliser dans la recherche de solutions, ceci dans une perspective d’accomplissement vers l’infini, vers Dieu. Dans les circonstances comme celles-ci, il arrive que YHWH Rapha guérisse des personnes malades miraculeusement, en suspendant momentanément les lois naturelles qu’il a établies pour gouverner le monde. Toutefois, Dieu intervient le plus souvent indirectement à travers les hommes comme les professionnels de la santé et les chercheurs, qui contribuent à dompter la création pour la mettre sous la domination de l’homme.

Croyez-en mon expérience de chimiste inventeur, Dieu est tout autant au contrôle de la recherche comme il l’est des maladies. C’est à juste titre que le Prix Nobel de physique Burton Richter déclare : « Découvrir une loi scientifique, c’est lire ce qui est écrit dans le cerveau de Dieu. » Le moyen de contrer une maladie dévastatrice surgit d’une recherche profonde, en récompense du don de soi et des formidables efforts des scientifiques, lorsque Dieu décide que le moment est venu de triompher sur un mal qu’il a permis. Ceci résonne avec Albert Einstein : « Quiconque est sérieusement impliqué dans la science devient convaincu qu’un esprit se manifeste dans les lois de l’univers – un esprit infiniment supérieur à celui de l’homme, et devant lequel, nous avec nos pauvres pouvoirs, devons-nous sentir humbles. » Parce que la souveraineté incontestable de Dieu est clairement affirmée par l’Écriture, la défaite de la COVID-19, à l’instar de toutes les précédentes épidémies, peut être annoncée avec certitude.

Le Dieu compatissant est mort non de la COVID-19, mais par amour

Ce qui éclaire le mieux le sens d’un mal naturel comme la COVID-19, c’est la croix de Jésus et, avec elle, sa résurrection. Le Dieu de la Bible s’est fait homme, il a habité parmi les hommes et a souffert comme eux jusqu’à la mort de la croix, en la personne de son Fils Jésus (Phil 2,5-8). Il a subi cette souffrance par amour pour l’humanité. Keller l’exprime ainsi : « Dans sa mort, Dieu a souffert par amour. » La croix nous dit que la souffrance peut être preuve d’amour. Qui plus est, elle peut être la voie pour la destruction des maladies. Car sur la croix, Jésus a pris nos infirmités, il s’est chargé de nos maladies (cf. Mt 8,17) au point que « par ses meurtrissures, nous sommes guéris » (És 53,5). Eh oui ! Les maladies ne font pas partie du plan de Dieu pour les hommes.

À un jour fixé, Dieu fera un nouveau ciel et une nouvelle terre où habiteront les hommes qui se réconcilient avec lui à travers son Fils Jésus-Christ. Il y sera lui-même pour toujours avec eux et essuiera toute larme de leurs yeux. Dans le nouveau monde, « la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (Ap 21,4 ; cf. 1 Co 15,26). Quelle bonne nouvelle ! Grâce à l’œuvre de la croix, les maladies et les infirmités, incluant les COVID-n, ne seront plus ! Mais en attendant ce jour, Dieu les permet afin d’accomplir son dessein souverain.

Docteur Koffi Badjagbo, Ph.D.
Prof. associé de théologie à l’Université Laval
Prof. (ancien) de chimie à l’Université de Montréal
Doyen de l’Institut théologique interculturel de Montréal

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