Coronavirus Covid-19: Paris tente de gérer les rapatriements et la pénurie de masques
PARIS, 20 mars (Reuters) – Les autorités françaises tentent actuellement de faciliter le rapatriement de 130.000 ressortissants actuellement bloqués à l’étranger du fait de la pandémie de coronavirus et d’organiser l’achat de masques de protection afin de pouvoir équiper les soignants.
« Le principe de base, c’est que, pour les 130.000, nous voulons les faire rentrer sur le territoire national. Nous demandons du sang froid et de la patience », a déclaré vendredi le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur franceinfo.
Alors que 17.000 des 20.000 Français qui étaient bloqués au Maroc ont été déjà été rapatriés depuis vendredi dernier, Jean-Yves Le Drian a précisé que les décisions de mise en quarantaine seraient prises « au cas par cas » et que les retours se feraient aux frais des personnes concernées.
Concernant les quelque trois millions de Français expatriés, le ministre les a invités à ne pas rentrer en France.
« Pour nos compatriotes qui sont en attente d’un vol et qui ne disposent pas d’hébergement, nous venons de mettre en place un service d’urgence de mise en relation de Français bloqués à l’étranger en situation de difficulté et des Français établis hors de France se portant volontaires pouvant les accueillir », a annoncé parallèlement son secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne dans un communiqué.
« Ce service d’entraide, pour proposer un hébergement ou pour en demander un, est disponible à l’adresse web suivante: www.sosuntoit.fr », est-il précisé dans ce communiqué.
« BATAILLE DES MASQUES »
Jean-Yves Le Drian a également déclaré sur franceinfo que le ministère français de la Santé était en discussions avec plusieurs pays – dont la Chine – pour commander des masques de protection, afin de pouvoir équiper les personnels soignants.
« C’est vrai que la France n’avait pas fait l’effort nécessaire pour avoir des stocks stratégiques et qu’aujourd’hui (…) la bataille des masques est en cours avec de la production en France et des achats a l’étranger y compris des achats globaux qui sont effectués par l’Union européenne ».
Réitérant une position déjà exprimée par d’autres membres de l’exécutif depuis le début de cette crise sanitaire, Jean-Yves Le Drian a estimé qu’il faudrait en « tirer les leçons ».
« Il est clair que demain on ne pourra plus déléguer à d’autres notre sécurité, notre santé, notre alimentation et notre autonomie sur des biens essentiels. Il faudra tirer les leçons de tout ça. Il faudra retrouver notre souveraineté sanitaire, nationale et européenne », a-t-il dit.
« Le monde de demain ne sera plus le même que celui qu’on a connu ».
(John Irish ; version française Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)