L’Elysée renforce la protection d’Emmanuel Macron face au coronavirus
Visites publiques suspendues, contrôle de l’historique des déplacements et directeur de cabinet « confiné » : l’Elysée a annoncé mardi un renforcement des mesures de précaution visant à protéger Emmanuel Macron face à l’épidémie de coronavirus qui sévit jusqu’au sein du gouvernement.
Au lendemain de l’annonce de la contamination du ministre de la Culture Franck Riester à cette pneumonie virale apparue en Chine en décembre avant de se propager dans le monde, la présidence française a confirmé qu’un proche collaborateur du chef de l’Etat, Patrick Strzoda, « travaillait de chez lui ».
Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron « a été en contact avec une personne testée positivement la semaine dernière mais il ne développe aucun symptôme », a dit une source à l’Elysée. « Il travaille de chez lui par mesure de précaution vis-à-vis du chef de l’Etat et sera testé aujourd’hui ou demain. »
Au-delà de son cas, une série de consignes ont été passées auprès des collaborateurs du chef de l’Etat. Les visites publiques, à l’image des groupes scolaires, sont suspendues et l’historique des déplacements des visiteurs privés est désormais systématiquement contrôlé.
Le nombre de réunions va lui être limité au profit de visio-conférences dans des salles dédiées avec des chaises espacées d’un mètre – la distance de sécurité minimale conseillée par l’organisation mondiale de la santé (OMS).
« Il ne faut toutefois pas s’imaginer qu’on créé une bulle », tempère-t-on à l’Elysée où on précise qu’Emmanuel Macron n’a pas l’intention de renoncer à ses déplacements. Le chef de l’Etat s’est ainsi rendu à l’hôpital Necker mardi matin après avoir inauguré un « café solidaire » sur les Champs-Elysées la veille et avant un hommage aux victimes du terrorisme mercredi.
« JUSTE EQUILIBRE »
« Il faut trouver le juste équilibre entre la prudence, être exemplaire et assurer la continuité de l’Etat et ne pas pour autant s’arrêter de vivre », souligne un proche.
« Tout est une question de proportionnalité et d’équilibre », ajoute ce collaborateur qui, interrogé sur le fait de savoir si le chef de l’Etat avait été testé, répond : « comme pour les membres du gouvernement, il doit se conformer aux gestes barrières et vérifier s’il développe des symptômes – ce qui n’est pas le cas ».
Même son de cloche à Matignon où le Premier ministre Edouard Philippe poursuit ses réunions. Le chef du gouvernement, qui a été en contact avec Franck Riester mercredi dernier lors du conseil des ministres, n’a pour l’heure aucun symptômes et aucun test à ce stade n’est donc prévu.
« S’il y a d’autres ministres qui devaient être testés positifs, ils suivraient les mêmes règles d’isolement que Franck Riester », souligne-t-on à Matignon.
Suivant le principe de précaution érigé par le couple exécutif, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a décidé de se faire dépister après avoir ressenti mardi matin un peu de fièvre et devrait connaître les résultats en fin de journée, selon son entourage cité par plusieurs médias.
Présente lundi sur les Champs-Elysées, Brigitte Macron a elle maintenu ses rendez-vous et se plie aux mesures de précaution. « Elle est très sereine », souligne son cabinet. « C’est vrai qu’elle est très sollicitée pour serrer les mains donc passer du jour au lendemain à serrer beaucoup de mains à se tenir à distance c’est une gymnastique à prendre mais les gens et les invités sont très compréhensifs ».