Les chrétiens de Terre sainte sont menacés
Les chrétiens de Terre sainte, qui constituent la plus ancienne communauté chrétienne du monde, sont menacés de disparition, selon l’expert libanais pour le Moyen-Orient Franck Salameh.
Dans son exposé à Zurich en Suisse, le professeur Franck Salameh a attiré l’attention sur la tendance adoptée par les médias internationaux et le monde académique consistant à imposer de nouvelles identités aux habitants de la Terre sainte. Il fait remarquer que des termes dérivés d’un nationalisme arabe obsolète tels que « Arabes » ou « Palestiniens » sont encore utilisés pour désigner les chrétiens alors que les principaux concernés s’identifient historiquement en termes de communauté religieuse et non nationale.
Le professeur Franck Salameh évoque l’histoire des chrétiens de la Terre sainte depuis leur origine.
« Sous la domination musulmane, ils ont été progressivement réduits à une minorité dans leur patrie d’origine. Ils ont été soumis au statut de dhimmis, un principe juridique islamique qui fait de certains non-musulmans des protégés à droits limités. »
Ainsi, le nombre de chrétiens en Terre Sainte a fortement diminué au cours des quatorze derniers siècles.
« Aujourd’hui, les chrétiens de la Terre sainte ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient avant la conquête islamique. Ils constituent à peine 2 % de la population, puisqu’on compte environ 160 000 chrétiens en Israël et 40 000 en Transjordanie et à Gaza. »
À l’intérieur des frontières d’Israël, les chrétiens ont une position difficile, car leurs relations avec la majorité juive sont perverties par « les ressentiments liés au conflit israélo-arabe ». Néanmoins, Israël reste un « havre de paix » pour les chrétiens dans une région dangereuse.
« Depuis sa création, le nombre de chrétiens a augmenté en Israël, alors qu’il continue à diminuer en d’autres endroits du Moyen-Orient. »
Cependant, les chrétiens dans les régions contrôlées par l’Autorité palestinienne et par le Hamas sont encore soumis au statut de dhimmis. « Les chrétiens pourraient bien disparaître à court terme. » Ils rencontrent quotidiennement des hostilités, par exemple la dégradation délibérée de leurs bâtiments, le mépris affiché publiquement, l’intimidation, le chantage, mais aussi la contrainte à se soumettre au droit islamique. Des milliers de chrétiens ont décidé de quitter la région. Alors que la ville de Bethléem était chrétienne à 90 % jusque dans les années 1960, actuellement, sous la domination de l’Autorité palestinienne, les chrétiens représentent à peine 30 % de la population.
« Les chrétiens de la Terre sainte n’ont pas besoin de manifestations superficielles de compassion et de solidarité, termine le professeur Salameh, ils ont besoin d’une réponse à cette question : leur culture, leur civilisation, leur histoire et leur langue valent-elles la peine d’être sauvées ou non ? »