Israël déconseille aux Libanais de revenir près de la frontière
BEYROUTH/JERUSALEM (Reuters) – L’armée israélienne a déconseillé samedi aux habitants de plusieurs dizaines de localités du sud du Liban de revenir chez eux, jusqu’à nouvel ordre.
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Cet avertissement est émis alors qu’Israël a prévenu vendredi que son armée resterait déployée au Sud-Liban au-delà de l’échéance de dimanche, soit plus longtemps que les 60 jours prévus par l’accord de cessez-le-feu conclu en novembre entre l’Etat hébreu et le Hezbollah sous l’égide des Etats-Unis et de la France.
Cet accord prévoit le retrait du mouvement chiite libanais des secteurs situés au sud du fleuve Litani, où doit être déployée l’armée libanaise.
Israël a déclaré vendredi que le Liban ne respectait pas pleinement les termes de cet accord et que son armée resterait en conséquence au Sud-Liban au-delà de dimanche, sans préciser de calendrier.
L’armée libanaise a accusé samedi Israël de tarder à mettre en oeuvre l’accord conclu en novembre. Elle a aussi exhorté les habitants à patienter avant de revenir dans la zone proche de la frontière avec Israël en raison de la présence de mines ou de munitions n’ayant pas explosé.
L’armée israélienne a publié sur le réseau X une carte montrant les secteurs du Sud-Liban où les habitants ne devaient pas revenir à ce stade.
« Quiconque se rend au sud de cette ligne se met en danger », a-t-elle écrit.
Cette ligne court de Chebaa, à l’est, à Mansouri, près de la mer Méditerranée à une dizaine de kilomètres de la frontière.
Les Etats-Unis ont jugé nécessaire vendredi une courte prolongation du cessez-le-feu.
Pendant près d’un an, Israël et le Hezbollah ont échangé tirs de roquettes et bombardements des deux côtés de la frontière, le mouvement chiite libanais entendant ainsi manifester son soutien au Hamas après l’attaque du groupe palestinien dans le sud de l’Etat hébreu le 7 octobre 2023. Israël a intensifié sa campagne contre le Hezbollah en septembre dernier et a décapité le mouvement libanais, sorti fortement affaibli de ce conflit, qui a déplacé plus d’un million de personnes au Liban.
D’après la présidence libanaise, le nouveau président libanais Joseph Aoun a demandé lors d’un entretien téléphonique à son homologue français Emmanuel Macron de faire pression sur Israël pour la mise en oeuvre de l’accord de cessez-le-feu.
(Tom Perry, avec Menna Alaa El-Din et Ahmed Tolba, version française Bertrand Boucey)