France: Bayrou consulte, Le Pen salue une « méthode positive », le PS « sur sa faim »
PARIS (Reuters) – Les responsables socialistes, reçus lundi par François Bayrou à Matignon dans le cadre des consultations politiques lancées par le nouveau chef du gouvernement, restent dans l’expectative, soulignant qu' »il n’y a pas pour l’instant d’accord de non-censure ».
Le Premier ministre a entamé lundi matin des discussions avec les représentants des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale.
Nommé vendredi par Emmanuel Macron, François Bayrou s’attelle désormais à la constitution d’un socle d’action à l’Assemblée nationale en l’absence de majorité, un pacte de « non-censure » qui lui permettrait de gouverner mais nécessite de concilier les attentes parfois contradictoires des potentiels alliés que sont les Républicains et les socialistes.
En parallèle, François Bayrou travaille à la formation d’un gouvernement qu’il souhaite resserré. L’enjeu prioritaire est la mise au point d’un budget pour 2025.
A l’inverse des consultations menées mardi dernier par Emmanuel Macron à l’Elysée, sans La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), le Premier ministre a convié l’ensemble des groupes issus des élections législatives anticipées en juillet.
La France insoumise a décliné l’invitation. « Nous n’avons ni l’intention de participer au gouvernement ni l’intention de négocier avec M. Bayrou un pacte de non-censure », a justifié lundi sur TF1 le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard.
Les présidents des groupes parlementaires sont reçus par ordre décroissant, en fonction de leur nombre d’élus à la chambre basse. Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN (124), a ouvert ces deux jours de discussions, accompagnée du président du RN Jordan Bardella.
« PAS CONCLUSIF »
« J’ai été écoutée, il est peut-être un peu tôt pour dire si j’ai été entendue », a déclaré Marine Le Pen à l’issue de la rencontre, qui a duré plus d’une heure. « Le Premier ministre, a-t-elle précisé, a exprimé le souhait que l’ensemble des députés soient traités de manière parfaitement égale ».
« C’est-à-dire que chaque force politique puisse être entendue, soit respectée, c’est évidemment un sujet de satisfaction pour nous parce qu’il y a 11 millions de Français qui ne souhaitent pas être mis au ban, en quelque sorte, du fonctionnement démocratique de notre pays », a souligné Marine Le Pen, saluant « une méthode positive ».
« Je lui ai rappelé le souhait de nos électeurs de ne pas aggraver les problèmes de pouvoir d’achat des Français, apporter des solutions à la très grave crise sécuritaire qui secoue notre pays ainsi que celle de l’immigration », a détaillé la députée, ajoutant avoir également évoqué le scénario d’un scrutin législatif à la proportionnelle.
L’ancien Premier ministre Gabriel Attal, président des députés Ensemble pour la République (EPR) et dirigeant du parti Renaissance, a succédé aux représentants du RN. Il a quitté Matignon après une quarantaine de minutes sans commentaire.
François Bayrou a ensuite reçu le chef du groupe socialiste à l’Assemblée Boris Vallaud, son homologue du Sénat Patrick Kanner et le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.
« Nous sommes restés sur notre faim », a déclaré Olivier Faure à l’issue de la rencontre.
« Nous n’avons pas encore d’indications sur la façon dont le Premier ministre entend gouverner. Il faudra d’autres rendez-vous pour avancer et il faudra le faire avec les groupes parlementaires. Nous souhaitons la reparlementarisation de la vie politique », a-t-il souligné.
« Ce n’était pas conclusif. Il n’y a pas pour l’instant d’accord de non-censure », a jugé le premier secrétaire du PS.
Laurent Wauquiez, chef de file des députés Droite républicaine (Les Républicains, LR), et Mathieu Darnaud, son homologue du Sénat, ont été reçus à leur suite. Ils n’ont fait aucun commentaire en quittant Matignon.
Mardi, ce seront les groupes Ecologistes, Démocrates, Horizons, Liot, GDR et UDR qui seront reçus.
(Rédaction de Paris)