Kenya : le Vice Président démis de ses fonctions pour corruption
Le vice-président kenyan Rigathi Gachagua a été démis de ses fonctions tard jeudi soir à la suite d’un vote historique du Sénat, marquant la première destitution d’un vice-président en vertu de la Constitution de 2010.
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« Les sénateurs ont voté cette nuit la destitution du vice-président de la République du Kenya », a annoncé le président du Sénat, Amason Kingi. Ils « l’ont jugé coupable de cinq des onze chefs expérimentés contre lui par l’Assemblée nationale.
En conséquence, M. Gachagua cesse d’exercer ses fonctions ». Pour le remplacer, le président William Ruto a désigné l’actuel ministre de l’Intérieur et de l’Administration nationale, Kithure Kindiki, soumettant son nom à l’Assemblée nationale pour approbation.
La séance du Sénat, qui s’est prolongée jusqu’à minuit, n’exigeait l’approbation que d’un seul des chefs d’accusation pour que la destitution aboutisse. En fin de compte, 53 sénateurs sur 66 ont voté en faveur de la destitution de M. Gachagua, 59 ans, concluant ainsi un processus de deux semaines qui a attiré l’attention de toute la nation.
M. Gachagua faisait face à des allégations allant de la corruption et de l’insubordination à l’engagement dans une politique de division ethnique, en passant par le blanchiment d’argent, la remise en cause d’initiatives gouvernementales et l’intimidation de fonctionnaires.
Cette destitution survit deux ans après l’élection de MM. Ruto et Gachagua, au cours de laquelle les deux dirigeants ont constitué d’une alliance politique étroite qui a uni leurs communautés respectives.
Les politiques à réactions à cette misère ont été partagées. Les alliés de M. Gachagua ont qualifié le processus de « chasse aux sorcières », certains suggérant que le résultat était prévu. « Si vous regardez les motifs, ils étaient très faibles », a déclaré le sénateur John Methu.
« De toute ma vie de sénateur, je n’ai jamais vu un dossier aussi faible. Pourquoi s’empresser de le mettre en accusation alors qu’il est malade ? Mais nous continuerons à nous battre ». Certains Kenyans ordinaires ont exprimé leur soulagement face à la misère.
« J’exhorte le président à choisir un vice-président qui représente tous les citoyens de la nation. Gachagua n’a défendu que sa région du Mont Kenya », a dit l’un d’eux, Kelvin Koech.
Le politologue Paul Mugambi a estimé que si cette destitution visait à inculquer l’intégrité aux fonctionnaires, elle ébranlera aussi la scène politique kenyane dans les années à venir, avec des réalignements attendus.