Des drones ukrainiens visent une raffinerie et des centrales près de Moscou, dit la Russie
MOSCOU (Reuters) – L’Ukraine a lancé des attaques de drones visant des centrales électriques et une raffinerie près de Moscou, déclenchant des incendies, tandis que plus de 150 engins ont été détruits ailleurs dans le pays, ont déclaré dimanche des responsables russes.
Des débris de drones ont provoqué des incendies à la raffinerie de pétrole de Moscou et à la centrale électrique de Konakovo dans la région de Tver, l’un des plus grands producteurs d’énergie du centre de la Russie, ont précisé des responsables et des médias.
Le ministère russe de la défense a déclaré sur l’application de messagerie Telegram que ses unités avaient détruit 158 drones lancés par l’Ukraine au cours de la nuit, dont neuf au-dessus de Moscou et de ses environs.
Le maire de Moscou, Sergei Sobyanin, a indiqué que plusieurs drones avaient visé la raffinerie de Moscou et qu’un incendie s’était déclaré dans une « salle technique séparée » de l’usine. L’agence de presse nationale TASS, citant les services d’urgence, a ensuite indiqué que l’incendie avait été maîtrisé.
Reuters n’a pas pu vérifier ces informations de manière indépendante. L’Ukraine n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Des restrictions temporaires imposées pendant la nuit aux aéroports moscovites de Vnukovo, Domodedovo et Zhukovsky ont été levées dimanche matin, selon l’organisme de surveillance de l’aviation Rosaviatsia.
La guerre, qui dure depuis deux ans et demi, est à un moment charnière, la Russie poursuivant son offensive dans l’est de l’Ukraine tout en essayant d’expulser les forces ukrainiennes qui ont franchi sa frontière occidentale lors d’une incursion surprise le 6 août.
La semaine dernière, la Russie a infligé à l’Ukraine ses frappes aériennes les plus lourdes depuis le début de la guerre, touchant des installations énergétiques dans tout le pays.
L’Ukraine, dont l’industrie nationale des drones se développe rapidement, a intensifié ses propres attaques contre les infrastructures énergétiques, militaires et de transport russes.
MOSCOU NE MENTIONNE AUCUNE VICTIME HUMAINE
Kyiv fait dans le même temps pression sur les États-Unis pour être autorisé à utiliser des armes plus puissantes fournies par l’Occident afin d’infliger des dommages plus importants à l’intérieur de la Russie et d’empêcher Moscou de poursuivre ses attaques contre l’Ukraine, qu’elle a envahie en février 2022.
Les hauts fonctionnaires de Volodimir Zelensky se sont rendus à Washington la semaine dernière pour demander aux États-Unis ce que le président ukrainien a qualifié de « capacités permettant de protéger véritablement et pleinement » le pays.
La raffinerie touchée dans le sud-est de la capitale russe appartient à Gazprom Neft, la branche pétrolière du géant gazier russe Gazprom. Gazprom Neft s’est refusé à tout commentaire.
La chaîne d’information Baza Telegram, proche des services de sécurité russes, a indiqué que de fortes détonations avaient été entendues près de la centrale électrique de Konakovo.
Le gouverneur de Tver, Igor Rudenya, a dit qu’un incendie s’était déclaré dans la ville de Konakovo, mais que l’approvisionnement en électricité et en gaz n’était pas interrompu. Il n’a pas précisé le lieu de l’incendie.
L’Ukraine a également tenté de frapper la centrale électrique de Kashira, dans la région de Moscou, à l’aide de trois drones, a déclaré Mikhail Shuvalov, chef du district de la ville de Kashira, sur Telegram. Il n’y a pas eu d’incendie, de dégâts ou de victimes à la suite de cette attaque.
« L’électricité est fournie sans problème », a-t-il précisé sur Telegram.
Le ministère de la défense a déclaré que 46 drones avaient été détruits au-dessus de la région frontalière de Koursk, 34 au-dessus de Briansk, 28 au-dessus de Voronej et 14 au-dessus des régions de Belgorod.
D’autres ont été abattus au-dessus de Kaluga, Lipetsk, Ryazan et d’une vingtaine d’autres régions russes, selon le ministère.
Selon les premières informations, aucune de ces attaques n’a fait de blessés. La Russie révèle rarement l’étendue des dégâts infligés par les attaques aériennes de l’Ukraine.
(Reportage de Lidia Kelly à Melbourne, Vladimir Soldatkin à Moscou et Lucy Papachristou à Londres ; rédigé par Mark Trevelyan et Mark Potter, version française Benjamin Mallet)