Jeux paralympiques-Patouillet en argent en para cyclisme sur piste, première médaille française
par Vincent Daheron
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SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, Yvelines (Reuters) – Marie Patouillet a décroché jeudi la première médaille de la France aux Jeux paralympiques de Paris 2024 en empochant l’argent en para cyclisme sur piste, sur l’épreuve du contre-la-montre 500 mètres C4-5.
L’athlète de 36 ans est montée sur son troisième podium paralympique après ses deux médailles de bronze obtenues à Tokyo en 2021, où elle avait déjà ouvert le compteur de la délégation française.
« Je le savais, l’avais dans un coin de ma tête », a-t-elle admis en zone mixte, consciente de disputer la première finale de ces Jeux. « J’essayais de me dire que je faisais cette course pour moi avant de le faire pour la délégation française parce que ça me retirait de la pression. Je suis hyper fière. »
Qualifiée en finale avec le troisième temps des qualifications, Marie Patouillet a réalisé un premier tour plus lent avant d’accélérer nettement dans le second tour pour prendre la deuxième place derrière la Néerlandaise Caroline Groot et devant la Canadienne Kate O’Brien, tandis que la Britannique Kadeena Cox, double tenante du titre, a chuté peu après son départ.
« Je fais un deuxième tour qui me permet de monter sur la boîte », a-t-elle déclaré en zone mixte. « Il y a des jours qui sont avec vous et je crois qu’aujourd’hui, c’était un jour avec moi parce qu’il y a ce fait de course où Kad (Cox) loupe son départ, je pense qu’elle perd l’équilibre et elle chute. In fine, ça change la couleur. »
La Tricolore a savouré par un rapide tour d’honneur avec le public qui scandait son nom avant de porter son vélo en triomphe, trois ans après avoir échoué au pied du podium de cette épreuve à Tokyo.
NOMBREUX PODIUMS
Née avec une malformation du pied gauche, cette médecin généraliste de formation a commencé le cyclisme sur le tard pour faire le deuil de la course à pied, devenue de plus en plus difficile à cause de son handicap. En 2017, elle se prend de passion pour le vélo en participant à l’Étape du Tour, une épreuve destinée aux amateurs disputée sur le parcours d’une étape du Tour de France.
Sous la houlette de Grégory Baugé, quadruple médaillé olympique en cyclisme sur piste, Marie Patouillet est montée sur de nombreux podiums internationaux, que ce soit sur la piste ou sur la route.
Outre ses deux médailles de bronze aux Jeux de Tokyo sur la course en ligne C4-5 et sur la poursuite individuelle 3000 mètres C5, la native de Versailles, à quelques encablures du vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, compte aussi trois titres mondiaux dont deux obtenus sur la piste à Rio de Janeiro en mars dernier.
Au-delà de ses performances sur la route et les vélodromes, Marie Patouillet utilise sa notoriété pour lutter contre diverses causes sociétales comme l’homophobie et le sexisme.
« Après Tokyo, il y a eu un peu de déception, un peu un goût amer sur le sentiment d’injustice, de discriminations, de manque d’inclusion dans le sport de haut niveau. Pour moi, l’inclusion se conjugue au pluriel », a-t-elle expliqué après sa course.
« Quand je vois cette équipe de France aujourd’hui, le bien-être que je ressens, ce n’est pas du tout Tokyo. C’est juste magique. »
La Française aura quatre chances supplémentaires de médailles sur la piste et sur la route, à commencer par la poursuite individuelle 3000 mètres C5, dimanche.
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Kate Entringer)